Le modèle économique israélien depuis le début des années 2000 a été caractérisé par l’historien économique Arie Krampf comme un néolibéralisme isolationniste [The Israeli Path to Neoliberalism. The State, Continuity and Change, Routledge, 2018].
C’est le projet de Netanyahou: une économie orientée vers l’exportation qui est censée construire une résilience géopolitique grâce à une stratégie de commerce diversifié, un faible ratio dette/PIB et d’importantes réserves de devises étrangères.
Ce modèle exige également une déréglementation agressive et des coupes dans les dépenses sociales, ce qui a conduit à des inégalités stupéfiantes et à une aggravation de la pauvreté [The Times of Israël, le 23 décembre 2021, titrait «Plus de 2,5 millions d’Israéliens vivent dans la pauvreté, dont 1,1 million d’enfants»]. Le système de protection sociale s’est effondré, mais les investissements étrangers ont augmenté; les nouvelles richesses d’Israël n’ont pas été réparties équitablement, mais l’élite économique s’en est satisfaite.
Grâce à ce modèle, Israël a pu diversifier ses risques et ses intérêts économiques dans le monde entier et réduire quelque peu sa dépendance vis-à-vis des Etats-Unis.
Les relations de Netanyahou avec des dirigeants mondiaux tels que Vladimir Poutine et Narendra Modi étaient fondées non seulement sur son penchant pour des nationalistes agressifs partageant les mêmes idées, mais aussi sur une stratégie visant à rééquilibrer la position d’Israël dans la sphère mondiale et à en faire un partenaire commercial et militaire apprécié.
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