RADIO J. Bonjour Ilana,
J’ai rencontré très récemment Erel Margalit dans un grand Hôtel de Grand Luxe de Yafo. Il était invité à s’exprimer devant un groupe de banquiers Français qui a déjà investi en Israël et qui souhaite investir des montants énormes dans l’Etat Hébreu.
Il s’agit d’une banque d’investissement très peu connue du grand public mais qui est connue pour sa rentabilité. La rencontre, dans une atmosphère très détendue, a eu lieu en Anglais. Erel Margalit connait très bien la France et ne parle que quelques mots de français.
Erel Margalit. Cet homme d’affaires de 60 ans a fondé en 1993 Jerusalem Venture Partners (JVP), un fonds de capital-risque qui a levé 1,5 milliard de dollars et a investi dans plus de 160 entreprises dans le monde.
Jerusalem Venture Partners souhaite créer un centre d’innovation à Paris destiné aux start-ups israéliennes, françaises et américaines.
Les Echos : « Pendant plusieurs jours, ce passionné de technologies a enchaîné les visites officielles : Elysée, secrétariat du Numérique, Mairie de Paris… Sans oublier les grandes institutions financières comme BNP Paribas, Crédit Agricole et Rothschild. A ses côtés, une délégation de 12 patrons de start-up issues de son portefeuille d’investissement, qui ont toutes déjà développé des activités en Europe ».
A. JERUSALEM JVP.
Erel Margalit est le fondateur de Jerusalem Venture Partners (JVP), l’une des compagnies de capital-risque les plus anciennes et les plus établies d’Israël.
Erel Margalit a lancé très récemment deux pôles d’innovation : un centre de technologie alimentaire en Galilée et un centre de santé numérique à Haïfa.
B. MODELE MARGALIT.
JVP souhaite expatrier son modèle d’innovation unique, Startup City, à Paris et à Dubaï.
Ce modèle repose sur le lien entre des acteurs technologiques et commerciaux et l’entrepreneuriat social et culturel,. Le modèle s’appuie sur les talents locaux dans une ville donnée, avec le soutien des autorités municipales ou gouvernementales.
Le modèle « Margalit » permet de lancer des « centres d’excellence » qui ont pour objectif d’attirer les jeunes professionnels et leurs familles, d’améliorer le niveau de vie et de réduire les écarts socio-économiques.
Erel Margalit, ancien député, souhaite apporter une composante sociale forte à l’entrepreneuriat et aux investissements.
C. JERUSALEM.
Erel Margalit a fondé un incubateur technologique à Jérusalem, devenu le « Margalit Startup City Jerusalem », et qui héberge des start-ups israéliennes, des entreprises multinationales, un centre d’investissement et des centres de recherche et développement sur un campus de 50 000 mètres-carrés installé dans le centre de la capitale.
D. HAÏFA.
Erel Margalit a ouvert un accélérateur d’innovation qui se consacre à la santé numérique à Haïfa, aux côtés de l’Autorité israélienne d’innovation, de la multinationale Nvidia, spécialisée dans les puces, du conglomérat d’équipement médical néerlandais Philips et de la caisse d’assurance-maladie israélienne Clalit.
Du nom de « Startup City Haifa » – Digital Health Accelerator, cet accélérateur accueille des start-ups qui travaillent avec les hôpitaux régionaux, des fimes internationales, le Technion. Leur objectif est de contribuer au développement de technologies médicales et de soins de santé innovantes.
E. NORD D’ISRAEL.
Erel Margalit a aussi ouvert un centre d’innovation de technologies alimentaires dans la ville de Kiryat Shmona, dans le nord d’Israël.
Erel Margalit explique que ce centre aidera à positionner l’État juif en tant que pôle international des technologies alimentaires et qu’il créera des milliers d’emploi dans le secteur au cours des prochaines années, tout en examinant les inquiétudes croissantes face au réchauffement climatique, les menaces à l’approvisionnement alimentaire (comme les sécheresses) et les ressources limitées de la planète.
Parmi les partenaires stratégiques de Margalit Startup City Galil : Cisco, Deloitte, le Tel Hai Academic College et l’institut de recherche Migal, ainsi que le centre régional de recherche et développement, en Galilée, qui est affilié au ministère israélien des Sciences et des Technologies.
« Les technologies alimentaires sont la prochaine cyber-sécurité et je pense qu’Israël est en bonne voie pour devenir une superpuissance dans ce domaine », a déclaré Margalit.
Ces pôles de Haifa et de Kiryat Shmona rejoignent d’autres pôles d’innovation à Beer Sheva et à New York, les deux se concentrant très spécifiquement sur la cyber-sécurité – un secteur central d’investissement pour JVP avec 16 compagnies en portefeuille.
F. CONCLUSIONS.
Villes et construction de la diversité
Avec Paris, Dubaï et d’autres villes en Israël et à l’étranger, Erel Margalit estime que les villes et les municipalités ont un rôle clé à jouer dans le renforcement des écosystèmes technologiques et commerciaux durables.
Les firmes israéliennes « réalisent enfin qu’elles n’ont pas simplement à être l’enfant prodige, elles peuvent être leaders du marché international et elles peuvent non seulement contribuer au développement de produit et à l’innovation mais également construire des opérations de vente et de marketing, et d’identité et de leadership. Il y a deux impératifs : raconter une belle histoire, et se positionner ».
JVP a adopté traditionnellement une approche à long-terme pour nourrir des start-ups qui sont finalement devenues de grosses entreprises, soulignant la présence, dans son portefeuille, de sociétés comme CyberArk et Qlik Technologies qui sont devenues publiques, avec des valorisations de plusieurs milliards de dollars.
Israël n’est pas seulement « un pôle technologique dans le monde, nous sommes un pôle créatif ».
L’industrie technologique israélienne souffre non seulement d’un manque de main-d’œuvre accru mais elle manque aussi de diversité : les travailleurs ultra-orthodoxes ne représentent que seulement 3 % de la main-d’œuvre ; les Arabes israéliens, 2 % ; le taux de l’emploi des femmes dans l’industrie technologique est d’environ 30 % avec seulement 18 % dans des rôles de management technologiques et 9 % à des postes de direction.
Selon un rapport publié au début de l’année par Start-Up Nation Central, environ 4,5 % des firmes technologiques israéliennes ont été fondées par des équipes féminines, contre 84,5 % par des équipes d’hommes.
Beaucoup de gens, dans le secteur de l’industrie technologique israélienne – et chez les politiques – « ont de très bonnes intentions et adoreraient soutenir l’inclusion mais ils ne savent pas comment », dit Margalit.
L’une des idées à l’origine du modèle de Startup City est de puiser dans les talents locaux et inclusifs, explique-t-il. « Il faut vraiment écouter une région, une ville, la comprendre et trouver ses forces. »
Si Israël veut se démarquer dans certains secteurs au cours des prochaines années, « ça ne peut pas être uniquement depuis Tel Aviv ».
Startup City Galil, par exemple, puise dans les talents agricoles et alimentaires à Kiryat Shmona, les 22 kibboutzim voisins et dans les villages druzes et arabes « pour permettre à toute cette énergie de devenir un centre multi-dimensionnel d’excellence. Cela peut donner naissance à quelque chose d’exceptionnel ».
SOURCES. TIMES OF ISRAEL. ISRAELVALLEY. AFP. GLOBES. LE MONDE. LES ECHOS.