La forte augmentation des ventes et des futures commandes d’armes aux pays d’Asie, d’Océanie et du Moyen-Orient au cours des cinq dernières années laisse penser que les fournisseurs français pourraient dépasser leurs rivaux russes d’ici dix ans et la part de la France dans les exportations mondiales de défense s’élevait à 11 % pour la période 2018-22, contre 7,1 % en 2013-17, soit une augmentation de 44 %. L’Inde, le Qatar et l’Égypte étaient les plus gros clients.
Dans le même temps, la part de la Russie dans les exportations d’armes mondiales a chuté de 31 % – passant de près d’un quart de toutes les ventes (22 %) au cours des cinq années précédant 2017 à 16 % au cours des cinq dernières années.
L’effondrement des exportations russes s’est produit au cours des trois dernières années, les ventes à la Chine et à l’Égypte, deux de ses plus grands marchés, ayant subi des pressions, selon une analyse de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
Le statut de quasi-paria de la Russie dans certains pays, avant et après son invasion totale de l’Ukraine en février de l’année dernière, semble avoir été un frein majeur aux exportations, de même que l’autosuffisance croissante de la Chine.
« Le faible volume des livraisons d’armes majeures en attente de la part de la Russie indique que ses exportations d’armes continueront probablement à baisser dans les années à venir.
Le rapport ajoute : « Les avions et hélicoptères de combat figurent parmi les principales exportations d’armes de la Russie depuis 1992. Elle en a livré 328 au total en 2018-22, ce qui représente 40 % des exportations d’armes russes sur la période.
« A la fin de 2022, elle n’avait plus que 84 avions et hélicoptères de combat en attente de livraison. L’invasion de l’Ukraine par la Russie imposera probablement des contraintes supplémentaires sur la capacité de la Russie à exporter des armes, car il est probable qu’elle donne la priorité à la production d’armes pour sa propre armée plutôt qu’à celles destinées à l’exportation. »
La Russie est le deuxième exportateur d’armes au monde depuis au moins trois décennies, la vente d’hélicoptères et d’avions de combat étant le pilier de son industrie de défense.
Pieter Wezeman, chercheur principal au Sipri et l’un des auteurs du rapport, a déclaré que la France pourrait prendre de l’avance, étant donné l’activisme de l’État français dans l’expansion de son secteur de la défense et l’impact des sanctions occidentales et des efforts diplomatiques sur la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine.
M. Wezeman a déclaré : « La France a connu une forte augmentation des exportations d’armes en termes de livraisons. Dans le même temps, l’industrie française de l’armement, soutenue par le gouvernement français, a réussi à signer davantage de grands contrats d’exportation d’armes, avec des livraisons prévues dans les années à venir.
« La France a beaucoup plus d’armes majeures en commande pour l’exportation que la Russie, ce qui suggère qu’il est possible qu’au cours de la prochaine décennie, les exportations d’armes françaises soient du même ordre de grandeur, voire plus importantes que celles de la Russie.
Les cinq plus grands exportateurs de défense sont les États-Unis, la Russie, la France, la Chine et l’Allemagne, qui représentent plus des trois quarts (76 %) de toutes les exportations d’armes.
Les États-Unis restent la superpuissance mondiale en matière de ventes d’armes et renforcent leur rôle. Leurs exportations ont augmenté de 14 % entre 2013 et 2017 et entre 2018 et 22, et leur part dans le total des exportations d’armes mondiales est passée de 33 % à 40 %.
Source : The Guardian & Israël Valley
