Des milliers de manifestants à travers Israël sont de nouveau sortis, samedi 18 mars, pour protester contre un projet de loi du système judiciaire controversé, soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il s’agit de la 11e semaine consécutive de protestation.
Sur la place Dizengoff, à Tel-Aviv, des milliers de personnes ont agité des drapeaux bleu et blanc, aux couleurs d’Israël, ainsi que celui arc-en-ciel de la communauté LGBT+. La foule a ensuite défilé en coupant la circulation automobile dans le centre-ville, scandant des slogans comme « Sauvez la démocratie ! »
« Inquiets que (le pays) devienne une dictature »
« Je suis inquiète, non pas pour moi-même mais pour mes filles et mes petits-enfants (…) nous voulons qu’Israël reste démocratique et libéral, juif bien sûr, mais libéral, et nous sommes très inquiets que (le pays) devienne une dictature », a confié Naama Mazor, 64 ans, retraitée venue depuis la ville d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv.
« Nous sommes ici pour manifester jusqu’au bout, et nous espérons que cela se finira bien », a-t-elle ajouté.
Pour Sagiv Galan, 46 ans, le gouvernement « essaie de détruire les droits civils, les droits des femmes, les droits des LGBT+ et tout ce pour quoi la démocratie se bat ».
Des manifestations ont eu lieu dans plus de 100 autres villes et villages, dont Haïfa (nord), Jérusalem et Beersheva (sud).
Il s’agit de la 11e semaine consécutive de manifestations contre ce projet de réforme, annoncé début janvier, et qui comprend l’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple une décision de la Cour suprême.
Cette réforme vise à accroître le pouvoir des élus sur celui des magistrats. Selon ses détracteurs, elle met en péril le caractère démocratique de l’Etat d’Israël et pourrait aider à casser une éventuelle condamnation de Benjamin Netanyahu, jugé pour corruption dans plusieurs affaires.
Benjamin Netanyahu et ses alliés estiment la réforme nécessaire pour rétablir un rapport de force équilibré entre les élus et la Cour suprême, qu’ils jugent politisée. Plusieurs dispositions ont déjà été adoptées en première lecture au Parlement.
Avec AFP.