Bonjour Chers Auditeurs de Radio J,
Ce matin j’ai décidé de parler de la Tour Ashalim qui se trouve toute proche du Kibboutz Sde Boker dans le désert du Neguev. Je parle dans cette chronique de cette Tour extraordinaire en Israël, car de manière étonnante, un vieux guide qui m’a raconté comment Israël avait lancé la Tour Ashalim, avait « oublié » de raconter la liaison de cette Tour avec l’ingénierie française.
Au moment de sa construction, Benjamin Netanyahu s’était félicité de la réalisation de la Tour solaire Ashalim dans le désert du Neguev en Israël.
“Quelle fierté de savoir qu’Israël dirige l’un des plus grands projets au monde dans ce domaine”, avait déclaré Bibi. Faisant 250 mètres de hauteur, Ashalim fournit 2% des besoins énergétiques électriques du pays, soit 121 mégawatts, ou la consommation locale de 130.000 foyers de taille moyenne. La tour solaire est alimentée par une installation de 50 000 miroirs réfléchissants.
Suivant le trajet des rayons solaires toute la journée ces miroirs permettront à la tour de chauffer suffisamment d’eau pour accroître les quantités d’électricité générées par l’hydroélectrique et le nucléaire.
L’acteur américain Leonardo DiCaprio, connu pour son engagement dans la préservation de l’environnement, avait fait l’éloge de la centrale solaire israélienne.
Le chantier, dont les travaux ont eu lieu en 2014 pour un coût estimé à 650 millions d’euros, est financé par le groupe américain General Electric qui a racheté la division énergie du Français Alstom, et par le fonds privé d’investissement israélien Noy.
L’Etat israélien, qui a lancé en 2010 l’appel d’offres pour ce projet pharaonique, s’est engagé à acheter l’électricité pendant 25 ans.
A Ashalim, les ingénieurs ont imaginé des réservoirs de sel pour retenir la chaleur et des programmes pour accélérer, à l’aube, le chauffage des panneaux tant que le soleil ne s’est pas montré, affirme le consortium Megalim.
BEERSHEVA. Un visiteur, qui semble fasciné par la Tour Ashalim, raconte : « Plus on approche, plus la lumière est dense et fascinante, comme un soleil. En fait, on est totalement hypnotisé par cette lumière. Lorsqu’on est suffisamment près, on aperçoit une myriades de plaques disposées en cercle autour de la tour de lumière, comme des fidèles agenouillés autour de leur idole. Nous voilà arrivé à côté de la tour d’Ashalim, la plus grande tour solaire du monde ».
Du haut de ses 250 mètres, la reine est entourée de 50.000 miroirs. Ces panneaux solaires, pivotant, petits et courbes, concentrent et redirigent l’énergie solaire sur le récepteur en haut de la tour. Ces panneaux sont 70 % plus performants que les panneaux conventionnels, ils sont recyclables et permettent une occupation au sol minimale. Après quatre ans de chantier, l’installation est en fonctionnement depuis fin 2018.
L’électricité produite est à moindre coût. Ashalim produit 310 mégawatts et dessert 130.000 foyers.
“Notre centrale repose sur la technologie de l‘énergie solaire concentrée. Nous avons 50.000 miroirs, appelés héliostats, concentrés sur une surface d’un million de mètres carrés, qui réfléchissent la lumière du soleil sur la tour solaire. Cette tour solaire a à son extrémité une chaudière, qui collecte les rayons du soleil et converti l’eau chaude en vapeur, ce qui fait ensuite tourner une turbine comme dans une centrale électrique conventionnelle”, explique, Eran Gartner PDG de Megalim Power Ltd.
Cette centrale solaire thermique représente 2 % de l‘électricité du pays. Coût de ce projet pharaonique : environ 500 millions d’euros. Les ingénieurs ont dû construire une tour adaptée aux caractéristiques du champ solaire
“La raison pour laquelle notre tour est la plus haute au monde est due, non pas au fait que nous voulons battre des records, mais à cause de la densité du champ solaire. Plus les héliostats sont concentrés, plus la tour doit être élevée pour qu’il n’y ait pas d’interférences entre les rangées de miroirs. L’Etat d’Israël souhaitait que nous utilisions un maximum de terrain, en termes d‘électricité par unité de terrain, et c’est pourquoi la tour doit atteindre cette hauteur”, explique Eran Gartner.
Ashalim est une petite colonie communautaire dans le sud d’Israël. Situé dans le désert du Néguev à environ 35 km au sud de Be’er Sheva et du côté est de Nahal Besor, le plus grand ruisseau du Néguev, il relève de la juridiction du Conseil régional de Ramat HaNegev. En 2019, sa population était de 568.
SELON COURRIER INTERNATIONAL. »Il ne faut pas la regarder à l’œil nu, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Impossible de la rater quand on traverse les étendues de sable et de pierre du désert du Néguev : une lumière aveuglante, au sommet d’une tour grise austère, culminant à 240 mètres. On la voit même depuis l’espace.
“L’œil de Sauron”
Par moments, elle ressemble à un gratte-ciel sorti tout droit d’une dystopie, surplombant de façon inquiétante les vaches et les poules de la ferme située de l’autre côté de la route. Sa hauteur lui a valu d’être comparée à la tour de Babel, sa lumière aveuglante au buisson ardent. Sa base ressemble au hangar d’un vaisseau spatial, sa tourelle à celle d’une forteresse imaginaire. Elle évoque à certains le Seigneur des anneaux, de J. R. R. Tolkien. “C’est l’œil de Sauron”, dit Uriya Suued, un ingénieur qui habitait Ashalim jusqu’en septembre.
À d’autres, la tour passe pour un gentil géant qui essaierait maladroitement de ne pas se faire remarquer dans une photo de groupe. On peut même oublier sa présence, jusqu’à ce qu’on l’aperçoive surplombant, de manière presque comique, le mur d’un jardin ou, de façon incongrue, au-dessus des baigneurs de la piscine du village.
Grâce à l’énergie du soleil, la tour produit suffisamment d’électricité pour alimenter des dizaines de milliers de foyers. Achevée en 2019, la centrale illustre à la fois les promesses et les ratés de la filière solaire israélienne, et c’est une véritable étude de cas des défis imprévisibles qui attendent les pays souhaitant passer des énergies fossiles aux énergies renouvelables.
Inactive pendant la nuit, la tour commence sa journée au moment où les coqs voisins entament leur chœur matinal – aux premières lueurs de l’aube. Alors, les rayons du soleil frappent une mer de plus de 50 000 miroirs ».
LE PLUS. Alstom et son partenaire américain, concepteur des panneaux solaires, interviennent pour un client, intermédiaire pour l’état d’Israël.
L’équipe basée à Belfort finalise actuellement l’ingénierie. Depuis trois mois, huit salariés sont basés en Israël pour préparer l’installation du projet, qui débutera cet été. Ils resteront sur place jusqu’à la mise en service de la centrale.
L’équipe, résolument internationale, compte neuf nationalités différentes. Dimitri Pacios est Belfortain, embauché depuis novembre 2014. « Les nouvelles technologies sont un vrai challenge car tout est nouveau et incite à une remise en question permanente. Avec le solaire, c’est à nous de nous adapter à l’énergie et non l’inverse. » Avec ses collègues, il échange en français et beaucoup en anglais.