D.H. « Avant même que la première clause de la réforme n’ait été votée, ces élites du high tech sonnent le glas de la démocratie israélienne
Le fondateur du BDS Omar Barghouti peut se frotter les mains. Alors que sa campagne de boycott d’Israël semblait battre de l’aile, voici qu’elle pourrait rebondir grâce à un soutien pour le moins inattendu: celui d’une partie du fleuron de la haute technologie israélienne ! Une petite partie certes, mais qui pourrait causer de sérieux dégâts… Rappel : qu’affirment les supporters du BDS ? Que l’Etat hébreu n’est pas une démocratie, que c’est un état dictatorial qui prône l’apartheid, opprime les Palestiniens, et qui doit être boycotté par la communauté internationale.
Il faut l’admettre, cela ressemble étrangement à l’argumentaire déroulé ces derniers jours par ces « princes « du high tech israélien que sont Eynat Guez, Assaf Rappoport et d’autres encore. Selon eux, la réforme judiciaire de Yariv Levin va faire glisser Israël vers des abimes totalitaires. Et voilà donc pourquoi, au nom de la morale et de la démocratie, ils retirent leurs investissements et ferment leurs comptes en Israël…. Sans toutefois, dans le cas d’Eynat Guez, envisager d’agir ainsi dans d’autres pays comme la Pologne où il investit aussi.
Dans les deux cas, cela s’appelle « boycotter Israël ». La différence c’est que, d’ordinaire, il s’agit d’un boycott porté par les ennemis d’Israël alors que, ici, il est conduit par des Israéliens eux-mêmes et même parfois par d’anciens officiers supérieurs de Tsahal…!
On pourrait même dire que la conduite de ces derniers est pire encore celle des adeptes du BDS, parce qu’ils ne boycottent pas Israël pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il risque de devenir. Et ils crient au feu avant même que la première étincelle n’ait jailli en d’autres termes, avant même que la première clause de la réforme judiciaire n’ait été votée… Une telle conduite est inadmissible, et surtout hypocrite de la part de ces chefs d’entreprise qui, depuis quinze ans, ont grandement profité des bienfaits de la politique fiscale ultra-libérale de Netanyahou mais qui, maintenant, le fustigent.
Comment de tels génies peuvent-ils faire montre d’autant d’irresponsabilité civique ? Ne comprennent-ils pas qu’en clamant que la démocratie israélienne est en danger et en retirant leur argent d’Israël, ce sont eux qui effrayent les marchés financiers et qui mettent l’économie israélienne en danger ?
Aujourd’hui, faire montre de responsabilité, ce n’est certainement pas de fuir avec une poignée de dollars à l’étranger. Aujourd’hui, être un véritable patriote israélien c’est certes conserver le droit, voire même le devoir, de manifester contre la réforme, mais certainement pas de risquer d’affaiblir son pays. Être responsable dans la conjoncture actuelle, c’est avant tout appeler au dialogue entre les différentes composantes de la société israélienne afin de trouver un modus vivendi.
Enfin, pour conclure, impossible de ne pas se poser une question: comment les autorités israéliennes pourront désormais poursuivre, efficacement, leur combat contre ces dangereux militants BDS qui accusent Israël de violer la démocratie, si les élites israéliennes véhiculent hystériquement la même fausse accusation ? «