Bonjour Ilana, Bonjour chers auditeurs de Radio J.
Ce matin dans notre chronique nous allons parler de la start-up israélienne de sécurité des infrastructures cloud « Ermetic » qui devrait devenir une des startups israéliennes les plus belles de sa génération.
Cette société israélienne, pour se faire connaître et démontrer ainsI son expertise exceptionnelle, a payé des dizaines de milliers de dollars pour apparaître, avec succès, dans la série à succès Fauda. (Fauda, Saison 4, épisodes 2 et 7).
Fauda est une série télévisée israélienne. La série tourne autour de l’unité de forces spéciales de l’armée de défense d’Israël Mista’arvim dont les membres sont spécifiquement formés à se fondre dans la population arabe. Basée sur l’expérience des deux co-créateurs, l’acteur Lior Raz et du journaliste spécialiste des affaires arabes et palestiniennes Avi Issacharoff, tous deux anciens de l’unité d’élite de l’armée israélienne Duvdevan, la première saison remporte en 2016 le FIPA d’or du meilleur scénario original et six prix Ophir dont celui de la meilleure série dramatique décernés par l’Académie israélienne du cinéma et de la télévision.
FINANCEMENTS. Ermetic a levé un financement de $70 millions dirigé par Qumra Capital avec la participation des investisseurs Accel, Glilot Capital Partners, Norwest Venture Partners et Target Global. La société a levé $100 millions de financement au total depuis sa création.
Ermetic fournit une plate-forme complète qui détecte et prévient les menaces de sécurité dans les environnements AWS, Google Cloud et Microsoft Azure. La société est née d’un partenariat de quatre cyber-entrepreneurs expérimentés qui avaient tous vendu des sociétés à des sociétés géantes : lShai Morag, Michael Dolinsky et Sivan Krigsman, et Arick Goomanovsky. Le profil des entrepreneurs est assez classique dans l’univers israélien du cyber.
TSAHAL ET CYBER.
Les co-fondateurs de Ermetic ont le profil type des jeunes israéliens qui fondent des sociétés de cyber. Ils sont à l’origine de l’industrie israélienne de la cybersécurité qui est l’une des plus dynamiques au monde. Le fruit d’un terreau riche, mêlant une armée formatrice, des entreprises prolifiques et une stratégie d’État.
On le sait bien. L’armée israélienne (Tsahal) est la grande école cyber du pays. Un témoignage : « Les unités technologiques de l’armée sélectionnent, à la sortie du lycée, les jeunes qui possèdent les meilleures aptitudes pour innover en cybernétique. Ce sont des “digital natives” qui servent en moyenne cinq à six ans et dont les meilleurs deviennent ensuite instructeurs. Ce cycle d’apprentissage très court est un atout considérable pour rester à la pointe de l’innovation.
Une fois leur service terminé, âgés de 23 ou 24 ans, ces talents arrivent dans le privé. Et vont le plus souvent créer leur boîte, armés de compétences techniques, mais aussi de qualités de leadership, et autonomes ».
Tous les ingrédients pour créer une industrie de la cyber ultra-performante. Le Bureau national israélien de la cybersécurité recensait récemment plus de 300 start-ups israéliennes spécialisées dans la cybersécurité, pour des levées de fonds atteignant 8,8 milliards de dollars – contre 150 start-up en France, pour 100 millions d’euros levés.
LICORNES. Avec une reconnaissance internationale : sur les 46 licornes de la cybersécurité 16 ont été fondées en Israël. Israël est devenu la deuxième cyberpuissance du monde, derrière les États-Unis.
Le monde entier le sait. Israël a toujours été obligé d’innover dans sa stratégie militaire. Grâce à des technologies de pointe, mais aussi à des méthodes et des savoir-faire. Dans les unités cyber de l’armée, les jeunes apprennent à cartographier les vulnérabilités, à se mettre dans la peau d’un attaquant, à savoir comment réagir après une attaque…
Ces compétences développées dans Tsahal servent aussi dans la guerre civile : on utilise les mêmes méthodologies pour défendre une compagnie d’assurances qu’un système étatique. Sans compter que la vie dans une base on apprend la discipline, l’esprit d’équipe et le leadership. Des qualités très importantes dans l’univers des start-up.
BEERSHEVA VILLE SAINTE DU CYBER ISRAELIEN.
Benyamin Netanyahou, en début de son premier mandat, avait déclaré Beersheva « capitale de la cybersécurité » en lançant sa stratégie de « Cybernation ».
Celle-ci se matérialise par un high-tech park, composé de bâtiments de verre agrémentés de quelques fast-foods.
Surnommé « Cyber Spark », il est bien connu en France : il a servi de modèle au Campus Cyber inauguré par Emmanuel Macron. Sa particularité : réunir au même endroit entreprises privées, recherche universitaire, agences gouvernementales et armée. Avec le soutien de l’État, il a été initié par la municipalité et l’université Ben Gourion, à laquelle il est relié par une double passerelle surplombant les voies ferrées et desservant la gare nord, qui rallie Tel-Aviv en 1 h 20. Celle-ci a lancé dès les années 2000 sa recherche en cybersécurité. Et a alors mûri l’idée que le secteur pouvait développer le territoire.
Daniel Rouach.
SOURCES. ISRAELVALLEY ET usinenouvelle.com
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