Le fait que l’état d’Israël aide l’Afrique est connu, mais que de jeunes start-uppers y investissent l’est moins.
Le média Jeune Afrique est allé à la rencontre de 3 d’entre eux pour connaître leurs motivations.
Gabriel Saunyama ; Zimbabwéen de 25 ans d’origine, est arrivé en Israël en 2017 pour rejoindre sa famille et il s’est fixé comme objectif de faciliter l’inclusion financière des Africains. « Cela nécessite de réunir trois conditions : éduquer les gens ; disposer d’outils numériques performants et fournir des papiers d’identité fiables à tout le monde ».
Après être revenu en Israël pour obtenir son diplôme de commerce international, il est parti au Nigeria, où il va déployer la toute nouvelle application qu’il vient de développer à Tel Aviv, Chromepay, qui permet d’établir des papiers d’identité depuis un téléphone portable avec photo et prise d’empreintes. En huit mois, près de 5 000 personnes font appel à ses services.
Il décide alors de lancer cette application où le marché est moins concurrentiel que le Nigeria » et les relations entre l’Éthiopie et Israël plus développées. Le succès est au rendez-vous et en six mois, près de 600 000 pièces d’identité numériques sont émises. Gabriel Saunyama voit plus loin et veut fournir des pièces d’identité aux enfants, « pour qu’ils puissent bénéficier de l’ensemble des services scolaires et sociaux de leur pays ».
Simon Schwall est franco-luxembourgeois, mais c’est en Israël qu’il a trouvé le chemin de l’Afrique. Diplômé de HEC Paris, il débarque à Tel-Aviv en 2016 où il lance en 2018 Oko, « du nom d’une divinité orisha ». Puis il propose des produits d’assurance aux exploitants agricoles locaux via leur téléphone portable. Oko démarre ses activités en 2019 au Mali, d’abord dans la filière du coton, avant celles du mil, du sorgho ou du sésame. Avec un succès certain puisqu’en trois ans, 13 000 producteurs ont souscrit une police, faisant d’Oko le premier produit d’assurance agricole du pays. Le fait qu’Israël n’ait pas de relation officielle avec Bamako n’empêche pas Simon Schwall de bénéficier de l’expertise et des financements du gouvernement malien.
Avec le négociant français Touton, spécialisé dans les denrées agricoles, il lance cette offre avec succès en 2022 en Côte d’Ivoire avant de s’intéresser à la caféiculture en Ouganda
Avi Ostfeld a inauguré en 2012 dans la banlieue de Tel-Aviv, son concept MakeLab, lieu ouvert et participatif qui met gratuitement à disposition de ses visiteurs les équipements technologiques dernier cri et l’expertise la plus recherchée. Cette structure est proposée au Nigeria depuis 2019, ainsi qu’au Ghana où il s’est installé en novembre dernier et en attendant le Sénégal, avec lequel des premiers contacts ont été établis ces derniers mois.
Source : Jeune Afrique et Israël Valley (résumé)