L’Histoire accablante des juifs de Grèce.
Carmela Serfaty Architecte DPLG et Historienne MA Doron Dinai Médecin et avocat
Le Colloque de l’Inssef rend hommage au patrimoine sépharade de la Grèce par la conférence de Anastasio Karababas historien et enseignant.
C’est la première communauté juive d’Europe La première synagogue juive en Europe se trouve sur l’Ile de Délos et date du IIème siècle AC. L’héritage de la Grèce est fascinant et multimillénaire. Patrie de la philosophie et de la démocratie, elle accueille les Juifs qui allaient contribuer à sa grandeur. Les Juifs de Grèce s’y établissent au VI siècle AC avant la destruction du Ier Temple. Les Romaniotes sont des Juifs hellénisés. Ils sont rejoints durant la période de l’Empire Byzantin par les Ashkénazes qui fuient les massacres des croisés. A la fin du XVIe siècle à la suite de la conquête des Ottomans de l’Est de l’Europe, arrivent les Sépharades puis au XVI siècle les juifs du Sud de l’Italie. Ils vont former un judaïsme grec pluriel et dynamique.
Une vraie mosaïque de communautés. Salonique compte 60% puis 40%de 54000 de la population avec ses rabbins et synagogues. Elle est La Jérusalem des Balkans. Lors de la création de l’État Grec en 1830 et malgré un antisémitisme latent, les autorités comprennent la loyauté et l’apport incontestable de cette communauté dans la diversité religieuse, culturelle, intellectuelle et économique. La population juive décline et seulement 25à 30% de la population est juive.
Avant la Shoah 75000 Juifs habitent en Grèce constitués en seulement 30 communautés. Ce qui marque l’histoire du judaïsme grecque est la triple occupation et déportation entre 1941 et 1943. D’abord les Nazis déportent à Auschwitz environs 50000 juifs ensuite les Bulgares déportent à Treblinka 4500 Juifs en 1943. C’est le plus long acheminement de déportement.
Puis En 1944 Les juifs de la zone italienne sont déportés par les Nazis. En tout, 60-65000 juifs soit 90% des juifs, disparaissent de Grèce. La Résistance ainsi que les ressortissants de l’Église orthodoxe arrivent à sauver environs 10000 Juifs dont la moitié part en Israël. Il ne reste en Grèce que 4500-5000 Juifs, 90% des juifs sont déportés. Les grandes Synagogues, cimetières et écoles disparaissent. Le pays exsangue est incapable de s’imprégner de la souffrance des rescapés. A Athènes la communauté et son rabbin tente de donner un nouveau souffle au judaïsme.
La Grèce connaît un réveil mémoriel et un nouveau musée. qui doit voir le jour à Thessalonique. Les liens avec Israël sont très forts et maintiennent la mémoire.