Rencontre Netanyahou-Macron à Paris ce jeudi.
Israël souhaite axer cette visite sur l’Iran, espérant que son implication croissante dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine pousse les Occidentaux à accentuer la pression sur Téhéran, sa bête noire.
Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est attendu jeudi 2 février à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron, les deux dirigeants parleront notamment des tensions croissantes autour de l’Iran et des violences israélo-palestiniennes. (Le Figaro)
REVUE DE PRESSE. LE POINT.
Lors de l’entrevue, Emmanuel Macron devrait répéter au Premier ministre israélien d’éviter d’« alimenter l’engrenage de la violence », indique l’Élysée.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est attendu jeudi 2 février à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron. Les deux dirigeants parleront notamment des tensions croissantes autour de l’Iran et des violences israélo-palestiniennes. « Le Premier ministre Benyamin Netanyahou s’envolera pour une visite diplomatique à Paris, où il rencontrera le président français Emmanuel Macron et discutera avec lui de l’effort international pour arrêter le programme nucléaire iranien et des moyens de renforcer et d’étendre les accords d’Abraham », selon l’ambassade israélienne à Paris.
L’Élysée a, lui, fait savoir que « le président de la République exprimera une nouvelle fois la solidarité de la France avec Israël face au terrorisme. Dans un contexte de tensions croissantes, le président de la République rappellera la nécessité pour tous d’éviter des mesures susceptibles d’alimenter l’engrenage de la violence, et exprimera sa disponibilité à contribuer à la reprise du dialogue entre les Palestiniens et les Israéliens ». Les deux dirigeants se verront pour le dîner, mais aucune prise de parole publique n’est prévue.
Depuis plusieurs jours, des violences entre Israéliens et Palestiniens ont fait plusieurs victimes. Jeudi dernier, dix personnes, des combattants et des civils, ont péri dans un raid israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie. Sept civils sont morts vendredi dans une attaque palestinienne à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël. Et samedi un Palestinien a blessé deux Israéliens, un père et son fils, également à Jérusalem-Est, avant d’être blessé et arrêté. En Cisjordanie, des gardes israéliens ont tué dimanche un Palestinien et les forces israéliennes ont tué lundi un Palestinien.
La partie israélienne souhaite surtout axer cette visite sur l’Iran, espérant notamment que son implication croissante dans la guerre entre la Russie et l’Ukraine (le régime des mollahs est un important fournisseur d’équipements à la Russie) pousse les Occidentaux à accentuer la pression sur Téhéran, bête noire d’Israël. L’Iran, qui appelle régulièrement à l’éradication de l’État juif, accuse régulièrement son ennemi juré d’être derrière plusieurs attaques sur son propre sol contre son programme nucléaire (ce qu’Israël n’a jamais reconnu) ou en Syrie voisine, alliée de Téhéran, où Tel-Aviv a déjà notamment conduit des frappes aériennes contre des intérêts iraniens.
Paris estime nécessaire de conduire une politique de « très grande fermeté » à l’égard de l’Iran, selon une source diplomatique, car « le programme nucléaire continue à un point qui est dangereux » et l’Iran s’implique dans la guerre d’Ukraine en Europe. Depuis plusieurs mois, l’Iran est devenu un acteur de plus en plus important dans la guerre d’Ukraine en fournissant de nombreux drones utilisés par Moscou pour frapper les infrastructures ukrainiennes alors même que les négociations sur le nucléaire sont au point mort et que l’Iran détient plusieurs étrangers considérés comme des otages par les capitales occidentales.
Cette rencontre Macron-Netanyahou intervient quelques jours après la rencontre des deux directeurs des affaires stratégiques des ministères des Affaires étrangères, Joshua L. Zarka et Philippe Bertoux, le 19 janvier, où le dossier iranien a été abordé.