Une opération anticorruption de la police belge au Parlement européen, en lien avec le Qatar, a suscité samedi de très vives réactions à Bruxelles, élus et ONG appelant à débattre en urgence d’une amélioration des règles d’éthique dans cette grande institution de l’UE.

Dans la soirée, le Parlement a annoncé la première sanction dans cette affaire: la Grecque Eva Kaili, interpellée vendredi par la police, s’est vu retirer provisoirement les tâches que lui avait déléguées la présidente Roberta Metsola, comme celle de la représenter dans la région Moyen-Orient.

Cette ex-présentatrice télé de 44 ans, devenue une figure de la sociale-démocratie dans son pays, a aussi le titre de vice-président du Parlement européen comme 13 autres élus. 600 000 euros en espèces auraient été saisis par la police à son domicile.

Eva Kaili a immédiatement été écartée du Parti socialiste grec (Pasok-Kinal), qui souhaiterait aussi la voir céder son siège au Parlement européen. Le groupe Socialistes et Démocrates (S&D) de l’assemblée européenne a annoncé sa suspension « avec effet immédiat ».

Outre Eva Kaili, quatre autres personnes ont été arrêtées vendredi à Bruxelles à l’issue d’au moins 16 perquisitions dans une enquête sur des soupçons de versements d’argent « conséquents » par un pays du Golfe pour influencer les décisions des eurodéputés. Le parquet fédéral n’a pas nommé le pays, mais une source judiciaire proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’il s’agissait du Qatar, comme le révélaient les médias Le Soir et Knack.

« Toute allégation de mauvaise conduite de la part de l’Etat du Qatar témoigne d’une grave désinformation », a réagi samedi un responsable du gouvernement qatari sollicité par l’AFP. L’affaire éclate en plein Mondial-2022 de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.

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