Les Prix Nobel de littérature, paix et économie seront remis lundi prochain. Israël est en attente d’un prix…
L’écrivain Shmuel Agnon, les politiciens Menahem Begin, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, les biochimistes Avram Hershko et Aaron Ciechanover, le psychologue Daniel Kahneman, artiste mathématicien israélien, la scientifique Ada Yonath et le scientifique Dan Shechtman sont les Prix Nobel israéliens les plus connus.
Marianne : « Trois chercheurs viennent de recevoir le Prix Nobel de chimie 2022 pour le développement de deux nouveaux domaines de la chimie moderne. Parmi eux, l’américain K. Barry Sharpless, qui avait déjà été auréolé en 2001 pour ses travaux.
Cette récompense vient clore le chapitre des récompenses scientifiques pour cette année. Les Prix Nobel de littérature, de la paix et d’économie seront remis d’ici lundi prochain.
Une récompense attendue. L’Académie royale des sciences de Suède vient d’attribuer le Prix Nobel de chimie à l’américaine Carolyn R. Bertozzi. La chercheuse américaine, professeure à l’université de Stanford, était régulièrement citée ces dernières années. Moins prévisible en revanche, elle partage le Prix avec le danois Morten Meldal et l’américain K. Barry Sharpless.
Un exploit pour ce dernier : sa carrière était déjà auréolée d’un prix Nobel. Il avait été récompensé en 2001 pour ses travaux sur les réactions d’oxydation en catalyse chirale. Il devient la cinquième personne à remporter deux fois ce Prix. Cette fois, c’est « pour le développement de la chimie click et de la chimie bio orthogonale » que les chercheurs et ses deux homologues sont congratulés.
Chimie bioorthogo-quoi ?
Ces trois chercheurs ont ainsi ouvert deux nouveaux domaines de la chimie moderne : la chimie bio orthogonale et la chimie click. Ce sont le Danois Morten Meldal et son compatriote Barry Sharpless qui sont sacrés à propos de ce dernier domaine. Celui-ci consiste en une nouvelle forme de combinaison de molécules, notamment utilisée pour développer des traitements pharmaceutiques, cartographier l’ADN ou créer de nouveaux matériaux.
De son côté, la chimie bio orthogonale décrit les réactions chimiques qui se produisent dans les milieux biologiques sans interférer avec les réactions propres à ceux-ci. C’est Carolyn R. Bertozzi qui a inventé ce terme. Cette branche de la chimie traite des réactions chimiques qui se produisent dans des milieux biologiques, mais sans perturber ou changer sa nature chimique.
Les travaux de ces scientifiques sont donc au croisement de la chimie et de la biologie. La chimie bio orthogonale permet de réfléchir à la mise au point d’applications thérapeutiques particulièrement innovantes. Ses découvertes ont notamment ouvert des voies pour améliorer l’efficacité des traitements contre le cancer. Les frontières entre médecine et chimie sont en effet parfois être floues. Cette discipline est même parfois considérée comme le « fourre-tout des Prix Nobel, récompensant des découvertes qui ont trait à la médecine.
Et la chimie pure ?
Ainsi, en 2012, des travaux sur des récepteurs cellulaires étaient auréolés, alors que plusieurs précédents prix portent sur des enzymes, qui sont des protéines… Bref : le vivant est souvent mis à l’honneur en chimie. « La chimie pure se sent parfois sous-récompensée, dans la mesure où le comité Nobel semble apprécier la biologie », soulignait l’an dernier auprès de Marianne Jean-Pierre Sauvage, Prix Nobel de chimie en 2016.
La génétique est également souvent auréolée en chimie. Dernier exemple en date : en 2020, la Française Emmanuelle Charpentier, microbiologiste et généticienne, avait partagé le prix avec l’américaine Jennifer Doudna pour avoir mis au point des « ciseaux moléculaires », CRISPr-Cas9 capables de modifier les gènes humains, une percée révolutionnaire. Même la physique s’invite aussi parfois dans les prix de chimie, notamment avec les récompenses d’instruments médicaux. Ainsi, les Nobel de chimie de 2014 Stefan Hell et William Moerner, récompensés pour le développement de puissants microscopes, sont des physiciens.
L’an dernier, le comité avait auréolé l’allemand Benjamin List et le britannique David MacMillan pour avoir inventé une nouvelle façon de fabriquer des molécules via un nouveau type de catalyseurs, à moindre coût et de façon plus propre ».