Israël, que l’on qualifie souvent de Startup Nation pour ses prouesses dans tout ce qui concerne les nouvelles technologies, des logiciels à la cybertechnologie, en passant par l’intelligence artificielle et les semi-conducteurs, est en retard par rapport à d’autres pays dans le domaine des technologies climatiques. Mais c’est clairement en train de changer, car les décideurs, comme les citoyens du monde entier, se rendent à l’évidence qu’il s’agit d’un défi majeur et urgent.
Les entrepreneurs israéliens sont « attirés » par les problèmes considérés comme insolubles, assure Dror Bin, Directeur de l’Autorité israélienne de l’innovation, en marge de la réunion. « Ils aiment tout ce qui est de l’ordre de la ‘mission impossible’. »
Lorsque ce défi est associé à une énorme demande du marché et à d’importants capitaux, et partant du principe que le climat concerne tous les aspects de la vie et de l’activité humaines, ils s’impliquent à 100 %, explique-t-il.
« Je suis certain qu’entrepreneurs et investisseurs israéliens vont s’intéresser en nombre à ces questions », assure Bin au Times of Israel, « et être à l’avant-garde » de ces technologies.
En outre, la technologie climatique couvre un grand nombre de secteurs comme l’alimentation, la mobilité intelligente et l’énergie, offrant aux entrepreneurs la possibilité de démontrer leur talent dans le domaine qui les intéresse le plus.
Les startups israéliennes sont déjà leaders dans certains domaines, comme l’agriculture de précision, les protéines alternatives, la mobilité intelligente ou les nouveaux matériaux, précise-t-il.
« Nous pensons que nous aurons bientôt un fort écosystème sur toutes ces questions », ajoute-t-il. « Je ne manque jamais une occasion, en rendez-vous ou ailleurs, d’inviter entrepreneurs, investisseurs, organismes gouvernementaux et universités à s’intéresser à ce domaine. »
Organisé par l’ONG à but non lucratif PLANETech – consortium formé de l’Institut israélien pour l’innovation et du Business Group –, le salon s’est tenu en partenariat avec l’Autorité israélienne de l’innovation.
Plus de 1 500 participants israéliens étaient attendus, pour découvrir les travaux d’une centaine de startups et entreprises de technologie climatique, selon un communiqué des organisateurs, publié avant l’événement.
L’événement a attiré cinq des dix plus grands investisseurs mondiaux impliqués dans les technologies climatiques, dont Energy Impact Partners, Plug and Play Ventures et ENGIE New Ventures.
Selon ses organisateurs, l’un des principaux objectifs du Salon était de rappeler l’importance des technologies climatiques et présenter les solutions les plus innovantes que l’industrie israélienne avait à offrir.
Ilana Trombka, directrice générale du Sénat fédéral du Brésil, a indiqué être venue partager son expérience en matière d’égalité des sexes et de solutions innovantes avec Israël.
« Il y a un grand nombre de startups ici, toutes impliquées dans la réponse au changement climatique », en même temps que les personnes qui ont besoin de solutions, a-t-elle déclaré. « Si nous nous réunissons, ce sera plus facile de résoudre les problèmes. »
Selon PLANETech, il existe 694 startups dans les technologies climatiques en Israël, dans une variété de secteurs comprenant l’énergie, la mobilité, l’agriculture, l’alimentation, l’économie circulaire et l’eau.
Une startup sur sept créée en 2021 l’a été dans la technologie climatique, précisait PLANETech dans son dernier rapport, soit 14 % du nombre total de startups en Israël – 9 % l’année précédente.
Selon les chiffres fournis par l’Autorité israélienne de l’innovation, les investissements dans les entreprises israéliennes de technologie climatique, au premier semestre 2022, ont atteint près de 1,5 milliard de dollars. Pour l’ensemble de l’année 2021, le chiffre est proche de 2,5 milliards de dollars, contre un peu plus de 1,5 milliard de dollars en 2020.
Ces chiffres sont encore relativement faibles comparés aux sommes énormes investies dans d’autres secteurs technologiques en Israël.
L’investissement total dans le secteur technologique israélien a atteint 25,6 milliards de dollars en 2021. Mais la tendance est clairement à la hausse.