Benjamin Netanyahou était l’invité hier soir du Prime sur i24NEWS, la chaîne d’information internationale du groupe Altice.
L’ancien Premier ministre israélien, qui a quitté le pouvoir en juin 2021 après plus de 12 ans à la tête du pays, a accordé un entretien exclusif à la rédaction d’i24NEWS dans ses studios à Tel-Aviv-Jaffa.
À l’occasion de cette interview, B. Netanyahou a longuement expliqué ses réserves sur la signature possible d’un nouvel accord à Vienne sur le nucléaire iranien et est revenu sur ses actions contre l’Iran lorsqu’il était Premier ministre de l’État d’Israël.
Sur le positionnement d’Israël et son isolement sur la scène internationale quant à la question du programme nucléaire iranien, le chef du Likoud a affirmé : « Parfois le monde entier cède face à une dictature terrible. Nous l’avons vu au XXème siècle, tout le monde est allé à Munich. Et comme l’a dit W. Churchill, ‘ils ont choisi le déshonneur pour éviter la guerre, et ils ont eu les deux’ ».
Interrogé sur l’efficacité des sanctions infligées à l’Iran depuis plusieurs années, B. Netanyahou a répondu : « Que ce serait-il passé s’il n’y avait pas eu cette campagne de sanctions ? Selon le chef de l’AIEA qui était venu en 2005 en Israël, il avait affirmé ‘on ne peut rien faire, d’ici 5 ans l’Iran aura l’arme nucléaire. ‘ Ça aurait dû être en 2011 ou 2012. Et aujourd’hui 10 ans plus tard, ils n’ont pas l’arme nucléaire, parce que j’ai mené cet effort pour faire imposer des sanctions fortes ».
L’ancien chef de l’État hébreu a également rappelé les opérations menées par les services de renseignements israéliens en Iran : « Vous savez ce que nous avons fait. Nous avons envoyé le Mossad au cœur de Téhéran pour ramener les archives secrètes nucléaires pour montrer qu’ils mentaient au monde ».
Il a affiché une position ferme face à un éventuel accord : « Il faut exiger certaines choses pour cet accord. Il faut un accord qui oblige l’Iran à démanteler son infrastructure militaire nucléaire, et qui ne laisse pas le pays développer ses missiles balistiques pour obtenir l’arme nucléaire. Un accord qui met un terme au développement de cette arme et qui met fin à la terreur. Il faut un accord qui stoppe les progrès de l’Iran et qui impose de nouvelles restrictions au comportement de l’Iran. Il ne s’agit pas juste de changer une date et c’est pourtant ce que fait cet accord ».
L’actuel chef de l’opposition au Parlement israélien a mis en avant son expérience politique à la tête du gouvernement : « En tant qu’ancien Premier ministre israélien qui a eu à lutter contre ce genre d’accord pendant très longtemps, je crois qu’il est important de dire qu’avec ou sans accord avec l’Iran, Israël doit faire ce qui est nécessaire, c’est-à-dire, se défendre contre cette extraordinaire menace qui représente un danger pour son existence et son avenir ».
B. Netanyahou conclut l’entretien en revenant sur les conditions qui ont permis la signature des accords d’Abraham en 2020, officialisant la normalisation des relations avec différents pays arabes : « Tout d’abord, il fallait se débarrasser du véto palestinien. Les gens nous disaient qu’on ne pourrait pas avoir accès au monde arabe sans faire la paix avec les Palestiniens. La paix avec les Palestiniens n’aura pas lieu aujourd’hui car les Palestiniens ne veulent pas la paix. Deuxièmement, […] les pays du Golfe sont venus nous voir car eux aussi sont sous la menace iranienne, comme nous. Troisièmement, c’était la promesse d’une technologie israélienne, dans les domaines de l’eau, de la sante, de cybernétique. Ces pays-là ont vu les opportunités qu’ils avaient d’améliorer la vie de leurs citoyens ».
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