Les économistes israéliens l’ignorent. La France s’en est mieux sortie que les autres durant la pandémie, assure Paul Krugman.
Courrier International :
« Le Prix Nobel d’économie analyse dans The New York Times pourquoi la France a globalement tenu bon pendant la pandémie de Covid-19, n’en déplaise aux nombreux commentateurs américains qui la voyaient couler.
La France ? Depuis aussi longtemps que je me souvienne, la couverture médiatique américaine de l’économie française est implacablement négative.
“Cas désespéré européen préféré”.
En 1997, Roger Cohen, du Times, assurait que la France était le “cas désespéré européen préféré des États-Unis” (même s’il a eu l’élégance de se moquer de son pessimisme prématuré seize ans plus tard).
Dans les années 1990, on nous disait que la France était trop stagnante culturellement pour ne pas se laisser dépasser par la technologie moderne : “Pourquoi les Français détestent Internet”, expliquait un autre article paru en 1997.
Notons au passage que la France présente actuellement une meilleure pénétration du haut débit que nous.
Pendant la crise de l’euro des années 2010-2013, je ne cessais de lire dans la presse que la France serait la prochaine à rejoindre les économies du sud de l’Europe dans la catastrophe. “La France est en chute libre”, assurait un rédacteur de Fortune.
Cette négativité ne reposait sur aucun chiffre. Je crois que ce qu’il se passait vraiment, c’est que ce discours entrepreneurial et économique était fortement défini par l’idéologie conservatrice aux États-Unis. Et pour cette idéologie, la France, avec ses énormes dépenses sociales, ses impôts élevés et sa législation ».