Si l’Unesco dresse un inventaire des plus beaux sites du monde depuis 1978, elle établit depuis 2001 une autre liste, celle du patrimoine culturel immatériel qui regroupe après examen la diversité culturelle du monde et les plus belles expressions de la créativité humaine. Ses formes comprennent, entre autres, la langue, la littérature, la musique, la danse, les jeux, la mythologie, les rites, les coutumes, l’artisanat, l’architecture et d’autres arts …
314 pratiques figurent actuellement sur la liste avec des éléments aussi surprenants que la culture des gongs (Vietnam), les expressions orales et graphiques des Wajapi (Brésil), le langage sifflé des îles Canaries, le festival turc de lutte à l’huile ou la rumba cubaine.
Mais le dépôt de dossier est une course de longue haleine qui débute déjà par l’acceptation des autorités du pays émetteur qui ne peut pas multiplier les demandes. Ainsi, si les bouquinistes parisiens installés sur les quais de Seine sont bien inscrits au patrimoine culturel immatériel français, ils n’ont pour le moment toujours dépassé le niveau national, d’autres leur étant préférés. Pour le moment, en France, c’est la baguette de pain qui tient la corde.
Car évidemment, la cuisine est un élément incontournable d’un pays et sont déjà inscrits sur la liste de l’Unesco la gastronomie française, la cuisine traditionnelle mexicaine, le régime méditerranéen, et le washoku (menu du Nouvel An des Japonais). Des plats spécifiques, en provenance d’autres parties du monde, ont aussi été acceptés comme le Nshima (Afrique), le pain d’épice croate, la bière belge et la pizza napolitaine qui a fait son entrée en 2017, suite à la mobilisation des Pizzaiolos et grâce à une pétition signée par des millions de supporters.
Cette distinction est importante et présente de multiples aspects : culturels et économiques, car l’obtention de ce label est une façon de conquérir par la gastronomie de nouveaux débouchés économiques, cela s’appelle la gastrodiplomatie qui dépasse les contextes habituels. Il est ainsi étonnant de savoir qu’un incident diplomatique a failli être causé par l’office de tourisme néo-zélandais, quand celui-ci a revendiqué la création du « Pavlova », à la grande fureur de l’Australie qui s’estime être la seule terre de naissance de ce dessert.
Mais comme Israël n’est plus membre de l’Unesco que se passerait-il si, par exemple, le Liban faisait une demande pour s’attribuer la « propriété » des fallafels et du houmous ?
Cela poserait des problèmes d’autant qu’il est possible pour plusieurs pays de s’associer. Ainsi, quatre pays pourtant rivaux dans de nombreux domaines (Algérie, Maroc, Mauritanie et Tunisie) aient déposé avec succès un dossier commun pour que le couscous intègre la liste, mais en chagrinant au passage le Sénégal qui pourtant avait gagné la 22ème édition du concours Couscous Fest en Italie en 2019.
Affaire à suivre donc et il faut citer qu’Israël compte dix sites culturels inscrits par l’UNESCO : la vieille ville de Jérusalem et ses remparts, Massada, la Vieille ville d’Acre, la Ville blanche de Tel-Aviv, la Route de l’encens désert du Néguev), les Tels bibliques (Megiddo, Hazor, Beer-Sheva), les Lieux saints (baha’is à Haïfa et en Galilée occidentale), les Sites de l’évolution humaine du mont Carmel, les grottes de Nahal Me’arot / Wadi el-Mughara, les grottes de Maresha et de Bet-Guvrin en basse Judée, la nécropole de Bet She’arim.