« L’origine des freins dans les échanges franco-israéliens? La barrière linguistique, tout d’abord. Les Israéliens, qui maîtrisent généralement très bien l’anglais, se tournent plus naturellement vers les pays anglo-saxons lorsqu’il s’agit de faire des affaires. Et il n’est un secret pour personne que les patrons des PME françaises sont loin d’être des champions des langues étrangères. 

La barrière culturelle est également non négligeable : on ne conclut pas des contrats en Israël de la même manière qu’on le fait en France. « Les Israéliens ont une perception très opaque du milieu des affaires dans l’Hexagone, ils ont beaucoup de mal à l’appréhender.

Ils comprennent mal par exemple l’importance des réseaux d’affaires ou des réseaux universitaires français », affirme Daniel Rouach à i24NEWS. Arié Bensemhoun, le directeur exécutif d’Elnet, une organisation qui œuvre au renforcement des relations bilatérales entre Israël et l’Europe, explique pour sa part que lorsqu’il s’agit de négocier, les Français s’inscrivent dans la durée, tandis que les Israéliens sont des « deal makers » : ils foncent et sont dans l’action immédiate, ce qui les rapproche encore naturellement des Anglo-saxons. 

Les obstacles administratifs ainsi que ceux posés par certaines instances françaises telle la pointilleuse CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), qui empêche nombre de logiciels et outils technologiques de pénétrer le marché hexagonal, constituent d’autres écueils importants, explique Arié Bensemhoun à i24NEWS. Côté israélien, l’ouverture du marché continue à pâtir de la réglementation très stricte sur les importations, et du problème récurrent des monopoles.

Autant d’obstacles structurels, donc, que les parties peinent à surmonter pour faire véritablement exploser les échanges. « Contrairement à ce qu’on croit souvent, les Israéliens aiment beaucoup la France mais ils la voient avant tout comme une destination touristique et culturelle, et non pas comme un pôle économique », affirme le président de la CCIIF.

Il en veut pour preuve le test qu’il avait fait passer à des étudiants israéliens en MBA à l’Institut du Technion, leur demandant de citer des noms d’entreprises françaises. « A part Renault, Peugeot et le Club Med, ils n’en connaissaient aucune », regrette Daniel Rouach ».

Johanna Afriat

Journaliste web i24NEWS

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