Israël et la Grande-Bretagne ont d’excellentes relations économiques. Aucun accroc n’a eu lieu depuis le début du Brexit. « Le Royaume-Uni est parvenu à un accord de libre-échange avec Israël ». Avant leBrexit, l’ex-Ministre britannique au Commerce avait annoncé cette décision aux côtés de son homologue israélien.
« Alors que la Grande-Bretagne se prépare à quitter l’Union européenne, je suis ravi d’être parvenu à cet accord avec nos collègues israéliens. Israël est l’un des partenaires les plus coopératifs et les plus productifs et notre relation commerciale devrait s’approfondir. La continuité après la sortie de l’Union européenne sera le précurseur d’un accord encore plus ambitieux à l’avenir. »
PROBLEMES LIES AU BREXIT. En Israël de nombreux médias économiques traitent de ce nouveau phénomène qui surprend la majorité des observateurs dans le monde : des problèmes d’approvisionnement plombent les firmes britanniques
McDonald’s, KFC, Nado’s… Les chaînes de restaurations rapides ne peuvent plus proposer certains de leurs produits au Royaume-Uni. Des supermarchés aux restaurants en passant par les usines, les pénuries s’aggravent au Royaume-Uni à cause des problèmes d’approvisionnement générés par le Brexit et la pandémie, les patrons pressant le gouvernement d’agir, notamment à l’approche des fêtes de Noël. McDonald’s a annoncé mardi qu’il ne pourrait plus offrir pour l’instant de milkshakes ou de boissons en bouteille en Grande-Bretagne et son KFC a également averti de certains éléments manquant sur son menu.
La chaîne de restaurants Nando’s a été obligée la semaine dernière de fermer quelque 50 restaurants à cause d’un manque de poulet. Le problème touche également les restaurants haut de gamme Novikov, à court de boeuf Wagyu. Chez les distributeurs, la chaîne Iceland et sa rivale Co-Op déplorent aussi des produits manquant dans leurs étalages.
Dans l’industrie, les usines automobiles ont dû faire une pause dans leur production à cause de manques de composants électroniques, ce qui s’est traduit en juillet par une chute des ventes de voitures de près de 30% tandis que la production est tombée au plus bas depuis les années 50. Les PME ne sont pas en reste, notamment dans la construction, certaines se retrouvent à court de matériaux en plus d’un manque d’ouvriers. La CBI, principale organisation patronale britannique, fait de son côté valoir que les stocks des distributeurs sont à des records de faiblesse depuis près de 40 ans.
Les problèmes d’approvisionnement plombent depuis maintenant plusieurs mois les entreprises britanniques et menacent de peser sur la reprise économique. Ils sont aggravés par le Brexit, entré concrètement en vigueur le 1er janvier, qui complique l’entrée au Royaume-Uni de travailleurs originaires de l’Union européenne. Ces derniers constituent le gros des effectifs des sociétés de logistique, les Britanniques boudant ces métiers aux longues heures de travail pour des salaires peu attractifs.
La pandémie de Covid-19, qui a plombé pendant des mois l’activité dans la distribution, la logistique, les transports, la restauration, entre autres, a accentué l’exode des travailleurs étrangers tandis que nombre d’employés mis au chômage partiel ou licenciés ont cherché du travail ailleurs.
Jonathan Portes, professeur à King’s College London, remarque que ces perturbations liées au covid s’observent « à travers l’Europe » mais qu’au Royaume-Uni la situation a été aggravée par l »‘impact du Brexit » car beaucoup de travailleurs originaires de l’Union européenne « ne sont pas revenus et ne veulent peut-être pas revenir. Le système d’immigration post-Brexit pourrait aussi perturber les modes de recrutement » des entreprises.
La fédération britannique de la distribution (BRC) prévient que la situation risque de s’aggraver à partir d’octobre, quand le Royaume-Uni va faire entrer en vigueur de nouvelles vérifications post-Brexit sur les produits d’origine animale importés de l’Union européenne. « Les approvisionnements pour Noël sont en route et beaucoup d’entreprises ont du mal à réserver leurs places sur les navires » notamment ceux en provenance de Chine, qui reste la principale voie de livraison pour les produits manufacturés, observe Jonathan Owens, expert en logistique de l’université de Salford.
Les entreprises tentent de s’adapter. Le géant des supermarchés Tesco ou celui du commerce en ligne Amazon n’hésitent pas à promettre des primes à l’embauche au Royaume-Uni, afin d’attirer les chauffeurs ou magasiniers dont ils ont besoin pour servir leurs clients. Les industries de la viande envisagent des partenariats avec les prisons pour faire travailler certains prisonniers en vue de leur réinsertion.
Les représentants sectoriels et les chefs d’entreprise font de plus en plus pression sur le gouvernement pour qu’il amende les réglementations sur l’immigration post-Brexit, afin que les chauffeurs-routiers étrangers, et notamment originaires de pays d’Europe de l’est, puissent plus facilement se rendre au Royaume-Uni. Certains demandent notamment qu’ils puissent bénéficier des facilités d’immigration octroyées aux travailleurs qualifiés, à l’instar du patron des supermarchés Iceland.
Les conducteurs de poids lourds « devraient être remplacés par des conducteurs britanniques, mais cela va prendre du temps » pour les former, et « avant cela, nous avons beaucoup de produits à acheminer pour Noël », avertit le patron de la chaine Richard Walker. « Personne ne veut passer un deuxième Noël pourri! », insiste-t-il, évoquant le confinement de l’an dernier, et le risque cette année d’un sapin ou de tables de dégarnies pour les fêtes.
(1) www.capital.fr/