ISRAELVALLEY. Nasser Bourita est considéré comme le principal artisan de l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël. Son profil : Nasser Bourita est ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger dans le gouvernement El Othmani du Maroc.

Après avoir obtenu sa licence en droit public (relations internationales) de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à Rabat en 1991, Nasser Bourita a eu son certificat d’études supérieures en relations internationales en 1993, et 2 ans plus tard son diplôme d’études supérieures en droit international public dans la même faculté. En 1992, il a été affecté à la direction de la coopération multilatérale au ministère des affaires étrangères à Rabat. En 1995 il a occupé le poste du premier secrétaire à l’ambassade du Maroc à Vienne.

En 2000, au sein du ministères des Affaires étrangères, il est nommé conseiller à la direction générale des relations multilatérales et de la coopération globale. En 2002, il y devient chef de service des organes principaux des Nations unies et cette même année, il est nommé conseiller à la mission du Maroc auprès des Communautés européennes à Bruxelles.

En , Nasser Bourita a été désigné chef de la division des Nations unies au ministère. Trois ans après, il devient directeur des Nations unies et des Organisations internationales, en jusqu’à Janvier 2009 il devient chef de cabinet du ministère des Affaires étrangères et de Coopération et fut nommé ambassadeur, directeur général des relations multilatérales et de la coopération globale en jusqu’à août 2011, il occupa ensuite le poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération. En , il a été nommé par Mohammed VI en tant que ministre délégué auprès du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération.

Le mercredi , Nasser Bourita a été nommé ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale dans le gouvernement de Saâdeddine El Othmani. Le 9 octobre 2019, il devient ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger. (IsraelValley).

LE PLUS. Le correspondant du Times of Israël, Lazar Berman, a fait un rapport très intéressant et détaillé sur la visite de Yaïr Lapid au Maroc. Un extrait…

Times of Israel (Copyrights) : « Alors que le gouvernement d’unité israélien commence à ressentir une certaine pression et que certains des choix de Yair Lapid en tant que ministre des Affaires étrangères ont pu être remis en cause, celui-ci a cherché, pendant son voyage historique au Maroc, la semaine dernière, à attirer l’attention sur sa vision d’un Moyen-Orient modéré, pacifique et innovant.

« Ce que nous créons stratégiquement ici aujourd’hui comme ce que nous avons créé au cours des derniers mois est essentiellement un axe politique », a-t-il déclaré aux journalistes israéliens et marocains réunis, jeudi après-midi, dans un hôtel de Casablanca.

« Voyez cela comme une sorte de cercle qui serait formé d’Israël, du Maroc, de l’Égypte et de la Jordanie et qui, d’une manière ou d’une autre, pourrait aussi inclure Chypre, la Grèce, Bahreïn, les Émirats arabes unis… Toutes ces nations qui sont modérées du point de vue religieux et qui sont dotées d’un potentiel économique qui est véritablement sans limite. »

« Nous créons une sorte de cercle de vie contre le cercle terroriste et mortifère de l’Iran… Nous n’offrons pas seulement une idée alternative mais également une économie, des emplois pour les jeunes, des places dans le secteur de l’innovation technologique, un sentiment d’appartenance au futur en lieu et place du passé », a-t-il ajouté.

Et Lapid est reparti avec des résultats tangibles.

Il a signé trois accords-cadres dans les domaines de la culture et des sports, dans le secteur du transport aérien et concernant les relations qui seront mises en place entre les deux ministères des Affaires étrangères. Il a également annoncé que son homologue marocain, Nasser Bourita (photo), viendrait au sein de l’État juif au mois d’octobre ou au mois de novembre et qu’il ouvrirait une ambassade digne de ce nom en Israël.

Lapid a ajouté qu’il s’envolerait le mois prochain pour Bahreïn où il inaugurera l’ambassade israélienne dans le plus petit pays du monde arabe, devenu l’un des nouveaux partenaires d’Israël dans la région du Golfe.

Se servant une nouvelle fois de son charisme naturel, ce qui semble de plus en plus être l’un de ses outils diplomatiques les plus importants, Lapid a établi une relation personnelle avec Nasser Bourita, au cours d’une rencontre privée qui a duré bien plus longtemps que cela n’était initialement prévu.

Au cours de son déplacement du mois dernier aux EAU, Lapid avait également eu de longs entretiens avec les ministres – des discussions qui avaient dévié des questions d’intérêt mutuel vers la religion, l’histoire ou la philosophie.

Jeudi matin, Bourita n’était pas présent lors de la cérémonie d’inauguration du bureau de liaison israélien, envoyant à sa place son adjoint, Mohcine Jazouli, qui a représenté le royaume à cette occasion.

Des sources diplomatiques confient ne pas avoir été inquiètes par cette représentation, insistant sur le fait que les Marocains souhaitaient entretenir des relations normales et naturelles avec l’État juif – sans avoir besoin de déléguer des représentants de haut-rang à chaque événement.

Les Marocains ont toutes les raisons possibles de se réjouir du processus de normalisation aujourd’hui. Ils avaient une revendication majeure en cherchant à établir des liens avec Israël – et cette revendication a été entendue.

Ce sont les Marocains qui ont initié le processus de normalisation en 2018, a expliqué Ram Ben Barak, membre de Yesh Atid, qui préside la commission des Affaires étrangères et de la Défense à la Knesset, et qui a été un haut-responsable du Mossad par le passé.

« Un responsable marocain s’est tourné vers moi », a expliqué Ben Barak, jeudi matin, alors qu’il prenait son petit déjeuner dans les jardins de l’hôtel Sofitel de Rabat.

« Il est venu me voir et m’a demandé s’il était possible que nous, Israéliens, les aidions à influencer les Américains concernant leur problématique au Sahara. »

Le Maroc revendique le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole riche en ressources de phosphore et en ressources piscicoles offshore, depuis le retrait de l’Espagne en 1975.

Le mouvement armé du Front Polisario algérien réclame depuis longtemps l’indépendance du Sahara occidental, proclamant la naissance de la République arabe sahraouie démocratique en 1976. Une guerre contre le Maroc a alors suivi et a duré 16 ans. Si le royaume avait offert l’autonomie au Sahara occidental, il a malgré tout continué à affirmer que le territoire appartenait au Maroc.

« Je lui ai dit que c’était possible mais qu’Israël devait aussi recevoir quelque chose en échange : la normalisation de nos relations », a poursuivi Ben Barak. « Et il faudrait aussi que les Marocains apportent leur soutien public à ‘l’Accord du siècle’ de Trump. »

L’ancien président américain Donald Trump avait présenté un plan, au mois de janvier 2020, qui prévoyait la création d’un État palestinien dans environ 70 % de la Cisjordanie, avec quelques quartiers de Jérusalem-Est, la plus grande partie de la bande de Gaza et certaines zones du sud d’Israël – si les Palestiniens, de leur côté, reconnaissaient Israël en tant qu’État juif, qu’ils garantissaient le désarmement du Hamas et des groupes terroristes au sein de l’enclave côtière et qu’ils se soumettaient à d’autres conditions.

« Après une semaine, il est revenu me voir et m’a dit : ‘Nous sommes prêts’ », a indiqué Ben Barak.

Ce processus a été mis en suspens par l’absence de mobilisation sur le dossier de la part de l’administration Netanyahu auprès des Américains, a-t-il poursuivi.

Ben Barak a ajouté qu’il avait personnellement contacté un ami à Washington qui avait travaillé au sein de l’administration de l’ancien président George W. Bush et qu’il lui avait demandé d’être mis en relation avec l’envoyé pour le Moyen-Orient de Trump, Jason Greenblatt.

Ben Barak et son contact marocain se sont alors rendus à la Maison Blanche pour présenter l’idée à Greenblatt, qui s’est montré enthousiaste.

Un mois plus tard, une réunion a eu lieu en présence de Ben Barak, de représentants du département d’État américain et de la Maison Blanche et de Bourita et Jazouli.

Lors de cette rencontre, les deux parties ont convenu que, deux jours plus tard, Netanyahu s’entretiendrait en toute discrétion avec Bourita en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York.

À partir de ce moment, selon Ben Barak, le processus a continué via des canaux officiels entre les gouvernements et les trois parties ont tenu leurs promesses.

Israël est un partenaire de valeur pour le Maroc qui cherche à dominer le nord-ouest de l’Afrique – une domination qui est exercée par l’Algérie depuis de nombreuses années. Alors que les liens entre l’Algérie et l’Iran ne cessent de se développer et que le Maroc doit affronter les menaces des terroristes de l’EI et d’Al-Qaida, la défense et la sécurité sont des piliers déterminants dans la relation entre l’État juif et le Maroc.

Times of Israël (Copyrights).

 

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