EDITORIAL. Si la loi adoptée par la Diète polonaise est hautement critiquable, les réactions intempestives du ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid n’ont pas seulement été mal reçues à Varsovie.
Les réactions sont au ministère israélien des Affaires étrangères où l’on estime que la réaction du ministre de tutelle aurait pu être bien plus diplomatique. Même s’il ne faut rien concéder sur la mémoire de la Shoah avec laquelle la Pologne prend certaines libertés, on rappelle au ministère que la Pologne est l’élément moteur dans le « groupe de Visegrad », organisation intergouvernementale réunissant quatre pays d’Europe centrale : la Hongrie, la Pologne, la Tchéquie et la Slovaquie avec laquelle l’ancien Premier ministre Binyamin Netanyahou avait créé des liens privilégiés au point d’être invité à certains de ses sommets.
D’une part, ce groupe constitue un contrepoids à la politique anti-israélienne de certains pays d’Europe occidentale – dont la France – dans le cadre de l’Union européenne et d’autre part, ce groupe adopte des positions plus fermes que ces pays occidentaux face à l’Iran. Au ministère israélien des Affaires étrangères on craint que l’attitude de Yaïr Lapid ne fasse voler ce soutien en éclats.
Lundi soir, les autorités polonaises ne cachent pas leur irritation à l’égard du ministre israélien ainsi que de la décision israélien d’abaisser le niveau de la représentation diplomatique israélienne à Varsovie.
Le ministère polonais des Affaires étrangères a fait savoir qu’il envisage de mettre fin aux voyages d’écoliers et lycéens israéliens en Pologne.
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