“Libertad”, c’est le nom choisi par le Mossad pour investir le champs civil de la haute-technologie en Israël. Un terme espagnol qui promet aux entrepreneurs la “liberté” d’innover avec l’aide des services secrets extérieurs israéliens. Sur le site créé par le Mossad, l’agence a souligné que “Libertad”  était aussi le nom d’un bateau qui a transporté des Juifs bulgares vers la Palestine sous mandat britannique en juin 1940.

La célèbre agence de renseignements veut faire de la recherche dans les hautes technologies un axe prioritaire de développement : “Le Mossad doit faire face à des défis complexes et en mutation constante sur un grand nombre de fronts et, à l’heure actuelle, la technologie est au centre de nos avancées et constitue une base pour les succès et les réalisations opérationnels”.

Chaque année, cinq start-up recevront des investissements dans des domaines pertinents pour les opérations du Mossad.

Particulièrement recherchées : les propositions concernant la robotique, les systèmes miniaturisés, les techniques de cryptage à grande vitesse de l’information (au-delà de 100 gigabits par seconde). L’agence de renseignement souhaite progresser “dans les technologies d’identification automatique permettant d’établir des profils de personnalité, à partir des activités et des comportements sur Internet ainsi que dans des entreprises spécialisées dans diverses méthodes visant à résumer automatiquement des documents”.

Les sommes allouées pourront s’élever jusqu’à 500 000 euros voire davantage dans des “cas exceptionnels”. Les noms des start-ups resteront en revanche secrets de manière à ne pas perturber leur développement ni les avancées du Mossad… “C’est un nouveau modèle que nous avons développé, qui permet au Mossad de payer des licences de propriétés intellectuelles à des entreprises technologiques”, précise Eli Groner, directeur-général du bureau du premier ministre. Pas question pour le Mossad de prendre des actions ni de conserver les propriétés intellectuelles des innovations, les sociétés garderont la main sur leurs produits et pourront faire appel à d’autres investisseurs privés pour leur levée de capitaux.  “Le Mossad sera impliqué dans les premières étapes de développement afin d’avoir davantage d’influence et plus de liberté avec les technologies pour lesquelles il dépose des licences”, ajoute Groner, dans une interview au journal israélien Globes. Les Etats-Unis ont déjà expertisé un modèle analogue : « La CIA aux États-Unis a fait quelque chose de très similaire avec une entreprise locale américaine il y a 15 ans, et l’entreprise s’est considérablement développée depuis. Les agences de renseignement comparables à travers le monde recherchent également de bonnes méthodes pour travailler avec le secteur privé.”

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