Uri Levine, le cofondateur de Waze et Ziv Tirosh, le cofondateur de Stockton, viennent tout juste de lancer une app permettant aux touristes de récupérer la TVA lors de leurs achats en Europe. Le premier pays à avoir été convaincu est la Belgique.
C’est le genre d’info que les touristes ont tendance à oublier. Mais en Europe, il est possible pour les visiteurs non-résidents du Vieux Continent de faire des jolies économies lors de leur shopping. Comment? En récupérant le montant de la TVA sur leurs achats. Une potentielle réduction plutôt conséquente donc, mais qui est trop rarement appliquée. « En Europe, les touristes pourraient récupérer 26 milliards d’euros de taxe. Pour le moment en moyenne ce sont seulement 3 milliards qui sont récupérés via ce moyen« , explique Ziv Tirosh, le cofondateur et CEO de Refundit.
L’entrepreneur ne connait évidemment pas ces chiffres sans raison. Avec Uri Levine, le cofondateur de la célèbre application de navigation Waze, il a lancé Refundit, une app qui permet de digitaliser et surtout largement simplifier le processus de remboursement. « Aujourd’hui, c’est un processus beaucoup trop bureaucratique. Il a trop de paperasse à remplir, dès l’achat au magasin, où un il faut remplir un premier formulaire, le plus souvent à la main. Il faut ensuite faire valider le processus à l’aéroport, ce qui prend souvent du temps. Sans parler des frais. Pour le moment cela peut monter jusqu’à 50% de la somme récupérée. En réalité donc, sur les 21% de TVA belge par exemple, le voyageur ne récupère que 10%. Ce sont autant d’éléments qui font que dans la plupart des cas, les gens préfèrent renoncer alors qu’ils sont pourtant en droit de récupérer cet argent« , explique Ziv Tirosh.
Tout digital
Face au manque d’efficacité actuel du système, les deux fondateurs ont donc décidé de complètement repenser le processus. Plus de formulaire, place au tout digital. « Lors d’un achat de minimum 50 euros, le client a juste à photographier son ticket. L’appli va ensuite calculer combien le client récupèrera. Il suffit après de l’envoyer sur la plateforme avant son arrivée à l’aéroport. Une notification sera alors renvoyée à l’utilisateur, précisant si un contrôle de la marchandise doit être effectué ou non« , résume le responsable. Pour se rémunérer, l’application prend une commission 9% sur la somme remboursée.
Pour ses débuts, Refundit a décidé de miser sur la Belgique. Notre pays est en effet le premier à avoir été convaincu par l’application développée par les deux entrepreneurs. Une collaboration indispensable pour pouvoir lancer le projet. « Pour développer notre technologie, nous avons dû créer l’application. Mais il a fallu également mettre en place une technologie pour permettre les contrôles« , explique le fondateur.
Refundit devra désormais convaincre d’autres pays de l’intérêt de son app. « L’objectif est de travailler avec autant de pays que possible. Nous venons de signer un accord avec la Slovaquie et sommes en négociation avec beaucoup d’autres. Je passe mon temps à voyager d’un pays à l’autre« , sourit le responsable. Refundit espère ainsi devenir rapidement la référence du remboursement de TVA. De quoi permettre aux touristes de belles économies. Et ce, sans que cela soit au détriment des autorités assure Ziv Tirosh . « Les gouvernements n’ont pas une vocation entrepreneuriale. On ne peut donc pas dire qu’ils perdent de l’argent. De plus, plusieurs études montrent que ce genre d’action a un effet neutre, car il permet de dynamiser l’économie d’un pays, même si la recette TVA diminue« , explique encore le cofondateur de l’application.
Si les pays sont visiblement plutôt ouverts à l’idée de la digitalisation, le principal challenge se trouve désormais ailleurs, dans l’attraction des utilisateurs. « C’est typiquement le plus difficile pour une start-up avec un projet comme celui-ci. Beaucoup d’investissements seront nécessaires pour faire connaitre notre produit », explique le responsable. L’expérience du cofondateur de Waze dont l’app est désormais utilisée partout dans le monde pourrait bien être décisive. Pour s’assurer une jolie croissance, les entrepreneurs prévoient une levée de fonds située entre huit et dix millions d’euros prochainement. Ce serait déjà le second tour de table après une première levée de 2.5 millions lors du lancement de la start-up il y a un peu moins de deux ans.
Source: l’Echo