POLITIQUE. Pendant plus de deux mois, Naftali Bennett a tergiversé. Puis, dimanche 30 mai au soir, à la Knesset, le dirigeant a annoncé qu’il était prêt à rejoindre les opposants de Benyamin Nétanyahou pour tenter de former un gouvernement d’union nationale. Le ralliement de Bennett, chef de l’opposition de droite radicale, au centriste Yaïr Lapid et au projet de «gouvernement du changement», constitue un évènement qui pourrait pousser vers la sortie Benyamin Netanyahou, qui a passé 15 ans au pouvoir.
Selon Le Monde : « Si la coalition voit le jour avant mercredi soir, date limite fixée par la loi, Naftali Bennett, 49 ans, deviendra ainsi le prochain premier ministre d’Israël. Une prouesse pour le chef du petit parti Yamina, fort de seulement 7 sièges sur 120 au Parlement. Il mettrait ainsi fin, temporairement du moins, aux ambitions de Benyamin Nétanyahou, à la tête du gouvernement depuis quinze ans, qui s’accroche à son siège pour essayer d’éviter son procès pour corruption et fraude.
Sauf que pour renverser son ancien mentor, Naftali Bennett, ex-représentant des colons israéliens, s’allie avec des partenaires contre-nature, notamment issus de la gauche et du centre, emmenés par Yaïr Lapid, ancien présentateur de télévision devenu chantre du mouvement séculier et dernier recours des anti-Nétanyahou.
C’est ce qui l’a longtemps fait hésiter ; il y a deux semaines, alors qu’Israël bombardait Gaza et subissait les tirs de roquettes du Hamas, que plusieurs villes du pays étaient en proie à de violents affrontements entre Juifs et Palestiniens citoyens d’Israël, le dirigeant ultranationaliste avait d’ailleurs jeté l’éponge – trop peur de perdre son identité d’homme de droite intransigeant qui plaît tant à ses électeurs.
Mais, dimanche, une semaine après le cessez-le-feu entre les factions palestiniennes de Gaza et Israël, l’appel du pouvoir a été le plus fort ».