Qu’Israël va massivement exporter vers les Emirats arabes est bien connu, mais que des produits fabriqués en Judée-Samarie, estampillés « occupés » dans certains pays européens, partent pour Dubaï a une portée encore bien plus grande en même temps qu’ils infligent un camouflet au BDS.

Une cargaison de miel et d’huile d’olive produits en Samarie est partie pour Dubaï récemment. L’huile d’olive est produite par les caves « Toura » à Rehelim, et le miel provient des ruches « Dvash Paradise » situées au nord de la Samarie. Se prépare aussi une grande livraison de vin de Samarie destinée à des hommes d’affaires et habitants non-musulmans des Emirats.

Le président du conseil régional de Samarie avait été le premier président de région d’Israël à se rendre aux Emirats pour y négocier des accords commerciaux. Il y avait été reçu très chaleureusement et cette visite avait été couronnée de succès avec des contrats à la clé. Il avait tenu à être présent à Rehelim pour assister à la « cérémonie de départ » de cette première livraison d’huile d’olive. Il a déclaré : « Il s’agit d’un jour historique pour la Samarie et pour Israël en général. Nous faisons partir nos premières plateformes d’huile d’olive et de miel directement de Samarie vers les Emirats, et avec l’aide de Dieu, nous le ferons avec d’autres pays arabes dans le futur (…) La Samarie devient une puissance économique et elle continuera à exporter ses produits dans le monde ».

La propriétaire des caves « Toura », Vered Ben-Sadoun s’est dit « très émue de prendre part à un gigantesque processus ». Concernant les prochaines livraisons de vin elle a déclaré : « Le vin a toujours rapproché les gens et voilà une occasion de rapprocher les peuples. » Source : LPH (Copyrights)

LE PLUS.

Véred et Erez Ben Sa’adon ont fondé la Cave  Toura  en tant que propriété familiale. Pour mériter cette apellation, l’exploitation doit être le propriétaire des vignobles et le vin doit être produit uniquement sur le domaine, y compris la  fermentation, le vieillissement et la mise en bouteille. Les parcelles ne doivent pas être obligatoirement adjacentes à la cave, mais doivent être situées dans la même zone géographique.

Véred et Erez Ben Sa’adon, très liés à Israël et à la terre, sont des visionnaires épris de détails. Six mois après leur mariage, ils ont investi toutes leurs économies dans l’achat d’une parcelle de 2 ha dans la communauté de Brakha. Au début, ils vendaient leur raisin à d’autres entreprises vinicoles, mais en raison de considérations politiques, cette clientèle dut faire face à des problèmes sur le marché européen.

Le couple décida d’étudier l’œnologie afin de produire eux-mêmes le vin. Cette décision s’avéra judicieuse. La Cave Toura connut un succès retentissant. Lors d’une épreuve de dégustation à l’aveugle, sans considérations politiques, les vins de Toura réussirent à décrocher prix et distinctions et le domaine est devenu un lieu de pèlerinage pour les amateurs de vin d’Israël et du monde.

Les antécédents familiaux de Véred sont particulièrement impressionnants: sa grand-mère juive, Liesje de Vries, avait 15 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata aux Pays-Bas. Pendant les années de guerre, la famille déménagea d’une cachette à l’autre. Au début, Liesje fut séparée de sa famille et a vécut un certain temps dans une île du  nord de la Hollande. Elle tenait aussi un journal intime – comme autre jeune fille juive néerlandaise, Anne Frank. Après la guerre, la grand-mère de Vries épousa un survivant de l’Holocauste, et donna naissance à deux fils. «Quand mon père avait 8 ans, son père décéda. Ma grand-mère se remaria, donna naissance à un autre enfant, et son deuxième mari disparut aussi. Ensuite elle épousa en troisièmes noces un veuf hollandais non-juif nommé Roel Meyer qui avait une fille de premières noces, « et cette fille est ma mère », nous confie Véred. Seize ans plus tard, le couple se sépare, mais pas avant que le fils de de Vries ne s’éprenne de sa demi-sœur non Juive Els.

Els a été la première à réellement s’intéresser au patrimoine culturel et religieux de son mari juif, Joël. Ils ont pris des cours à une école religieuse locale, mais les questions d’Els (Rebecca aujourd’hui), restèrent sans réponse. La branche juive de la famille, dont une partie avait déjà vécu en Israël, a soutenu cet effort et enfin, le  couple et leurs deux fillettes se retrouvèrent sur le chemin de la Terre Sainte. Après une longue période d’étude, le Rabbin Goren les convertit au judaïsme.

Véred grandit à Jérusalem et surprit par sa précocité. A quinze ans, elle rencontra Erez qui devint plus tard son mari. Ils se fiancèrent en première du lycée et s’épousèrent en terminale. Véred était enceinte en passant son bac de mathématiques et a obtenu son diplôme de bachelière en éducation avec trois enfants. De nos jours, ils sont les fiers parents de cinq enfants.

En tant que fondatrice et associée de la Cave Toura, Véred est devenue « la présentatrice de la Samarie ». Les visiteurs viennent déguster et écouter avec émotion son histoire personnelle et celle de l’établissement vinicole, ce qui parvient parfois à effacer des préjugés.

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