BIDEN. Rattrapé par un conflit qui ne faisait pas partie des priorités de sa politique étrangère, le président américain est sommé par l’aile gauche de son parti de s’impliquer davantage. Sa marge de manœuvre semble très réduite.
Le président américain, Joe Biden, “a espéré pouvoir éviter d’être entraîné dans le conflit israélo-palestinien”, souligne Foreign Policy. Mais la flambée de violence meurtrière de ces derniers jours en Israël et dans la bande de Gaza “pourrait le forcer à s’impliquer davantage”, écrit The New York Times. Le locataire de la Maison-Blanche “n’a plus d’autres choix”, estime même une éditorialiste du Washington Post.
Ces derniers jours, des officiels de l’administration Biden se sont entretenus avec des responsables israéliens et palestiniens, les pressant de mettre rapidement fin aux affrontements.
Mais pour The Guardian, l’escalade de la violence montre que la nouvelle administration américaine “n’a pas défini d’approche claire” concernant le dossier israélo-palestinien.
En effet, explique le New York Times, Biden et ses conseillers avaient accepté l’idée d’un “statu quo” entre les Israéliens et les Palestiniens, estimant qu’“aucun des camps n’ét[ait] prêt à faire les concessions que l’autre partie demande”. (Courrier International)
LE PLUS. DANS LE TEMPS.
« Au sein du parti démocrate, la cause palestinienne a gagné en soutien, en réaction notamment à la position très pro-Israël de Donald Trump. Joe Biden est pressé par l’aile gauche de son parti de s’impliquer davantage. Ses prédécesseurs s’étaient tous montrés plus actifs. Du démocrate Bill Clinton, qui a organisé un sommet israélo-palestinien lors de sa première année de présidence, au républicain Donald Trump, déterminé à conclure un accord de paix, en passant par Barack Obama, qui dès son deuxième jour au pouvoir, a nommé un envoyé pour la paix au Moyen-Orient. Rien de tel chez Joe Biden. Il est favorable à une solution à deux Etats, sans pour autant multiplier les efforts pour convaincre les parties.
Alors que les tirs de roquettes pleuvent sur Tel Aviv et que les frappes aériennes sur Gaza se multiplient, cette passivité est critiquée. Joe Biden a nommé des émissaires spéciaux pour l’Iran, la Libye, la Corne de l’Afrique et le Yémen, mais a tardé à le faire pour le Proche-Orient. Ce n’est que mercredi que le Secrétaire d’Etat Antony Blinken a annoncé l’envoi d’un émissaire américain sur place, en appelant dans la foulée Israël à «faire tout son possible pour éviter les victimes civiles», après un échange téléphonique avec le premier ministre israélien. Peu après, Joe Biden a fait savoir qu’il s’était lui aussi entretenu avec Benyamin Netanyahou, puis avec le chef de l’Autorité palestienne, Mahmoud Abbas. «Mon espoir est que la situation soit résolue aussi rapidement que possible, mais Israël a le droit de se défendre quand des milliers de roquettes sont tirées vers son territoire», a-t-il commenté. »