« Teva, j’en veux pas ». Depuis quelque temps, ces stickers pullulent sur les cartes vitales de plusieurs patients. Un prise de position qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne boycott du laboratoire israélien Teva que la CSMF, ainsi que le SML, a décidé de dénoncer.
« La consultation médicale nécessite un climat serein, en dehors de toute pression politique », indique Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF.
Si ces faits prennent de l’ampleur ces dernières semaines, ils ne sont pas nouveaux.
Premier fait d’armes des représentants pro-palestiniens de cette campagne ? Un appel au boycott devant la plus grande pharmacie lyonnaise en 2016 qui a donné lieu à la propagation de ces auto-collants.
Et le Président de préciser : « Cela s’inscrit dans le cadre du mouvement BDS lancé contre des produits venant d’Israël ». Comprendre, « boycott, désinvestissement et sanctions ».
Bien loin de vouloir rentrer dans un débat « stigmatisant dans l’un ou l’autre sens », c’est le trouble à la sérénité de la consultation que le Président de la CSMF entend dénoncer. « Le cabinet médical doit rester un havre de paix, commente-t-il. C’est une bulle qui ne doit pas être soumise à des tensions politiques ou religieuses ».
De nombreux échos de praticiens gênés par ce type de pratiques lui seraient en effet remontés aux oreilles.
« Tout ce qui n’est pas dans la logique de neutralité est de nature à altérer la relation entre un médecin et son patient. », indique-t-il. Un point de vue étayé par l’exemple puisque quelques cas d’échanges musclés auraient été recensés en marge de cette campagne.
« Il y a eu des cas de violences verbales », témoigne Jean-Paul Ortiz.
Cela, sans oublier que cela peut être vécu comme une pression exercée sur la prescription.
« [La consultation médicale] ne peut pas faire l’objet d’une pression quelle qu’elle soit, sous quelque forme que ce soit, y compris sur la prescription médicamenteuse, lors du colloque singulier entre le médecin et le patient », indique la CSMF, dans un communiqué.
Et le SML, de renchérir avec force que « la liberté de prescription des médecins » ne doit pas être « prise en otage ». « [Le SML] demande au Gouvernement de se saisir de ce sujet », ajoute le syndicat sur son site internet.
Selon Jean-Paul Ortiz pourtant, leurs sorties respectives n’ont pour l’instant provoqué aucun remous dans les rangs du gouvernement.
Source Whatsupdoc