White-Hat tire son nom d’une métaphore un peu simpliste mais qui a le mérite d’être claire pour parler de l’activité des pirates informatiques : sur Internet, les « chapeaux blancs » (les gentils) combattent les « chapeaux noirs » (les méchants).
Via leurs avatars, ils s’infiltrent sur des forums de pirates malveillants pour détecter des cyberattaques en cours de planification, puis préparent leurs clients avant que celles-ci ne se produisent.
C’est là toute la différence avec les autres unités de sécurité du pays : White-Hat ne travaille pas pour le gouvernement, l’armée ou le Mossad. L’entreprise jouit d’un portefeuille de clients, entreprises ou particuliers, qui dépasse les frontières israéliennes.
En témoigne, la réactivité de White-Hat, le 12 mai 2017, lors de la cyberattaque mondiale baptisée « WannaCry », un logiciel de rançon qui a attaqué plus de 300 000 ordinateurs et 10 000 organisations dans 150 pays (et dont l’origine était nord-coréenne si l’on se fie aux révélations faites par Tom Bossert, le conseiller à la sécurité intérieure de Donal Trump, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal).
Si Israël a échappé à ce piratage, les employés de la start-up ont pourtant travaillé d’arrache-pied pour envoyer un « vaccin » à leurs clients en moins d’une heure. « Nos pirates cherchent des criminels qui ciblent les clients de l’entreprise, explique Reut Menashe, chef de l’équipe des pirates de White-Hat.
Mais s’ils voient une attaque se profiler à l’horizon, ils alerteront les parties concernées, même si ce ne sont pas leurs clients. Nous n’allons pas rester les bras croisés si nous voyons une attaque être organisée contre quelqu’un d’autre ». Cette réactivité, Sharon Nimirovski l’explique sans difficulté. Comme dans la série Esprits Criminels, dans laquelle la hackeuse Pénélope Garcia est enrôlée par le FBI, il a su s’entourer des meilleurs :
« Notre entreprise s’occupe de cyber-renseignement civil, explique le PDG de White-Hat. Quand vous utilisez des pirates comme chasseurs, vous obtenez des résultats. » « Nous ne vendons pas un produit, mais un service. Notre service, c’est le renseignement », surenchérit Reut Menashe.
Clientèle premium
Les entreprises israéliennes de cybersécurité ont levé plus de 600 millions de dollars. White-Hat, quant à elle, n’a, pour le moment, été alimentée que par ses revenus propres mais envisage une levée de fonds pour traverser les continents et s’implanter, à terme, à New York.
Tous les ans, le CyberTech prend ses quartiers à Tel Aviv. Les fonds d’investissement traquent les startupsisraéliennes d’ailleurs comme on chercherait la poule aux œufs d’or. Avec la montée du terrorisme et du recrutement en ligne, Israël s’impose ainsi comme l’exemple à suivre en matière de cybersécurité.
Source : usbeketrica.com