Albert Bourla a déclaré que le Premier ministre lui avait téléphoné 30 fois pour sceller un accord et que les moins de 16 ans pourront bientôt se faire immuniser.
Le directeur-général de Pfizer, Albert Bourla, a salué les efforts « obstinés » qui ont été livrés par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour garantir la signature d’un accord portant sur les vaccins de la firme pharmaceutique. Il a également affirmé que les enfants de moins de 16 ans pourraient prochainement commencer à se faire immuniser avec son produit.
« Il m’a appelé 30 fois », a dit Bourla en évoquant Netanyahu.
S’exprimant devant les caméras de la Douzième chaîne, Bourla a déclaré que la vaccination des enfants âgés de 12 à 16 ans n’était qu’une « question de semaines », précisant qu’il fallait tout d’abord obtenir l’aval de la FDA.
Il a aussi déclaré penser que les élèves des écoles élémentaires pourraient être éligibles au vaccin Pfizer-BioNtech d’ici la fin de l’année.
Pfizer a récemment lancé des essais cliniques impliquant plus de 2 000 enfants âgés de 12 à 15 ans, et espère obtenir des résultats d’ici quelques mois. Le vaccin a été approuvé en urgence pour être utilisé sur la population de 16 ans et plus.
Les propos tenus par Bourla surviennent après que le directeur-général du ministère de la Santé a estimé qu’Israël commencerait à vacciner les enfants de 12 ans et plus « vers le mois de mai ou vers le mois de juin ». Chezy Levy a expliqué que la décision dépendrait des essais cliniques réalisés par les fabricants et qui, espère-t-il, « seront terminés vers la fin du printemps ou vers le début de l’été ».
Mercredi, un haut-responsable israélien de la Santé a expliqué que l’État juif avait vacciné environ 600 enfants appartenant à des catégories à risque et qu’aucun effet secondaire significatif n’avait été constaté.
Le ministère de la Santé avait recommandé de faire vacciner certains adolescents, entre 12 et 15 ans, s’ils souffraient par ailleurs de comorbidités particulières.
Impressionné par « l’obstination » de Netanyahu face aux vaccins
Dans l’entretien, Bourla a estimé que c’était « une bonne chose pour l’humanité » qu’un pays ait été choisi pour expérimenter réellement l’efficacité du vaccin Pfizer.
« J’avais parlé à plusieurs chefs d’État. J’ai parlé avec votre Premier ministre qui a su me convaincre qu’Israël était le pays qui offrait les meilleures conditions », a noté Bourla. « J’ai été impressionné, franchement, par l’obstination de votre Premier ministre. Il m’a appelé trente fois. »
Il a aussi cité « le système de soins extraordinaire d’Israël… avec un niveau élevé de données économiques » et d’expérience dans la gestion de crise.
Interrogé sur l’affirmation qui est fréquemment faite par Netanyahu en amont des élections du 23 mars – celle que lui seul était en mesure d’importer autant de vaccins dans le pays – Bourla a souligné que sa firme signait des contrats d’approvisionnement avec les États et non avec des dirigeants individuels.
« Nous ne concluons pas de contrats avec des firmes ou des organisations individuelles… Les vaccins seront vendus à tous les pays indépendamment de qui est leur dirigeant », a-t-il ajouté.
Bourla, fils de survivants de la Shoah, qui est né en Grèce, devait arriver au sein de l’État juif en date du 8 mars, quinze jours avant les élections, mais il a retardé son voyage la semaine dernière.
« C’était un voyage très compliqué… Au beau milieu de la pandémie, la logistique n’est pas toujours parfaite, donc nous avons décidé que nous resterions ici », a-t-il déclaré au cours de l’interview.
Certaines rumeurs avaient laissé entendre que le voyage avait été reporté pour éviter de sembler influencer le vote national. Netanyahu s’est vanté de manière répétée de ses relations personnelles avec Bourla, affirmant qu’elles avaient permis à Israël d’obtenir aussi rapidement d’importantes quantités de vaccins contre la COVID-19.
Bourla a confirmé avoir reçu des lettres l’implorant de ne pas venir en Israël avant le scrutin, ainsi que d’autres qui lui demandaient de faire malgré tout le voyage.
« Mon travail ne consiste pas à faire de la politique », a-t-il affirmé, ajoutant qu’il n’avait aucune intention d’intervenir dans le processus électoral.
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