«Un accord de libre-échange est un objectif majeur» de la nouvelle dynamique des relations entre Israël et le Maroc, affirme le ministre israélien de l’Économie et de l’Industrie dans une interview à L’Économiste. Outre la coopération bilatérale «complémentaire», il estime que les deux pays peuvent viser le marché du Moyen-Orient.
Lors d’un entretien accordé mardi 12 janvier au site d’information économique marocain L’Économiste, le ministre israélien de l’Économie et de l’Industrie Amir Peretz a plaidé pour la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’État hébreu et le royaume chérifien.
Après s’être entretenu fin décembre avec son homologue marocain Moulay Hafid Elalamy suite à l’accord de normalisation des relations conclu entre les deux pays sous les auspices des États-Unis, M.Peretz assure que cet accord de libre-échange ouvrira un champ de «complémentarité» économique et industrielle entre les deux États, y compris en matière d’investissements conjoints au Moyen-Orient.
«Un objectif majeur».
«Nous chargerons une équipe spéciale de travailler intensément et rapidement à la préparation d’une mouture d’accord à soumettre à l’appréciation des deux gouvernements, marocain et israélien», informe-t-il, soulignant que cet «accord de libre-échange est un objectif majeur».
Et d’assurer que dans le cadre de celui-ci, les économies des deux pays seront dans un rapport de «complémentarité» bénéfique et pas du tout «concurrentiel».
Ainsi, Amir Peretz estime qu’Israël a «un immense savoir-faire technologique» dans les secteurs de l’eau et de l’agriculture qui pourrait être exporté vers le Maroc qui a déjà une agriculture fluorescente, mais souffre de sécheresse et de manque de ressources hydriques.
Par ailleurs, le responsable israélien ponctue que son pays a «beaucoup à apprendre» de l’expérience et de la puissance industrielle du Maroc dans le domaine de l’automobile et de l’aéronautique. Dans le même sens, il affirme que les deux pays pourraient collaborer dans le développement de nouvelles technologies innovantes dans ces deux secteurs stratégiques.
Cap sur le Moyen-Orient
Depuis le mois d’août, Israël a également conclu des accords de normalisation des relations avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
Pour M.Peretz, l’État hébreu et le royaume chérifien disposent d’un important potentiel industriel et technologique qu’ils pourraient mettre en commun pour créer des sociétés mixtes en vue d’investir conjointement aux Émirats arabes unis, à Bahreïn et en Palestine.
À cet effet, le ministre a annoncé qu’il se rendrait très prochainement au Maroc à la tête d’une importante «délégation d’hommes d’affaires israéliens qui pourront rencontrer leurs homologues marocains et enclencher une activité vaste et rapide» en vue de mettre en œuvre cette vision stratégique commune.
Enfin, Amir Peretz assure que le royaume chérifien jouera également le rôle de pont entre Israël et le marché africain, en raison de sa position stratégique.
Une panoplie de secteurs de coopération
Lors d’un entretien téléphonique, le 28 décembre, Moulay Hafid Elalamy a convenu avec Amir Peretz de la création d’une commission mixte chargée d’élaborer un plan d’action industriel pour 2021, rapportait le site Médias24.
Les discussions entre les deux ministres ont porté sur le développement de la coopération dans le textile, l’agro-industrie, l’automobile, la R&D appliquée à l’industrie, les technologies vertes, le numérique, la fintech, la cybersécurité et les équipements médicaux.
Le 10 décembre, lors de la signature de l’accord de normalisation des relations, le Maroc et Israël ont conclu quatre accords de coopération dans les domaines de l’eau, de l’aviation et de la finance.