Nomination très controversée à la présidence de l’Institut Yad Vashem… Le ministre de l’enseignement supérieur, Zeev Elkinn a nommé Effi Eitam, Général de réserve de Tsahal à la retraite, pour succéder à Avner Shalev qui a annoncé son départ après 27 années de bons et loyaux services.
Effi Eitam fut l’un des tous premiers hauts gradés de l’armée à porter la kippa. Il a été ministre et député du Parti national religieux plus connu sous l’acronyme de Mafdal, un parti néo sioniste, à l’origine au centre de l’échiquier politique pour ensuite se tourner vers la Droite.
Puis de l’Union Nationale. Et si sa nomination est autant décriée c’est qu’il a eu des comportements et des déclarations incompatibles avec la fonction pour laquelle il est pressenti. En 1988, Sous son commandement de la brigade de Givati , quatre de ses subordonnés ont été jugés pour avoir frappé à mort un prisonnier palestiniens. Eux affirment avoir agi sous les instructions expresses de leur commandant, ce qu’il nie. Sur la base du doute le tribunal militaire décide de ne pas poursuivre Effi Eitam mais reconnaît sa conduite devenue violente. Il a été sévèrement blâmé et l’armée cesse sa promotion.
Il se prononce à plusieurs reprises contre la présence des partis arabes à la Knesset et pour le transfert par la force de la majorité des Palestiniens. “Les Arabes israéliens sont une menace existentielle pour le pays” déclare-t-il en 2006. Des déclarations qui ne passent pas au sein de la communauté scientifique et d’une partie de la société civile.
Ils sont 250 déjà à avoir signé une pétition pour protester contre cette nomination disent-ils politique. Pour eux, « le choix de nommer un extrémiste de droite à la direction du mémorial de la Shoah est typique de l’approche du Premier ministre. Qui ne rate jamais une occasion d’attiser les différends entre la droite et la gauche. « La rhétorique et la haine d’Eitam à l’égard des Arabes israéliens et des Palestiniens est en totale contradiction avec la mission de l’Institut Yad Vashem » peut-on lire dans cette pétition qui appelle les ministres du gouvernement à s’opposer à cette nomination.
Des survivants de l’holocauste se sont joints à la protestation
Ils étaient plusieurs dizaines, hier, devant le bureau du ministre Zeev Elkin. Sur les pancartes des slogans dénonçant Effi Eitam. Ils estiment que sa nomination saperait la légitimité de Yad Vashem. « L’objectif de l’institut est de montrer ce qu’il peut arriver quand certains personnes adoptent des idées sataniques » a rappelé Morris un rescapé juif hollandais. « La façon dont Eitam parle de certains de nos citoyens et de nos voisins me rappelle des choses que j’ai entendues quand j’étais enfant à notre sujet», s’est souvenue Ruth, 89 ans, rescapée du ghetto de Varsovie.
«Nous voulons que le monde tire les enseignements de la Shoah, mais comment est ce possible si son président a dit de telles choses? ». En réponse, le bureau d’Elkin a déclaré que le ministre continuait de soutenir la candidature d’Eitam qui a « consacré la majeure partie de sa vie au service de de l’État d’Israël et qui est très qualifié pour le poste. » Sa nomination ne sera effective qu’une fois approuvée, ces jours-ci, par le gouvernement.