(Article extrait de Lph New)
“La normalisation des relations entre les Émirats et Israël ouvre de très grandes opportunités de coopération et d’échanges. Comment les investisseurs et les entreprises vont–ils pouvoir tirer profit de cette occasion unique permise par les accords Abraham ? LPH New a rencontré deux acteurs majeurs du rapprochement économique entre Israël et les Émirats : Fleur Hassan-Nahoum, maire adjointe de Jérusalem en charge des relations extérieures, du développement économique et du tourisme, et Dorian Barak, investisseur israélien, actif depuis de nombreuses années à Dubaï. Ensemble, ils ont fondé le UAE-Israel Business Council (UIBC) pour faciliter les échanges et les investissements entre les deux pays.
Entretien avec Fleur Hassan-Nahoum
Lph New. En tant qu’adjointe au maire de Jérusalem, Fleur Hassan-Nahoum, que peut apporter la normalisation des relations entre les Émirats et Israël à vos yeux ?
F.H.-N. Tout d’abord, je suis extrêmement heureuse de contribuer au réchauffement des relations avec nos voisins arabes. Nous avons toujours souhaité la paix, et aujourd’hui ce souhait est partagé. Une nouvelle ère s’ouvre donc pour Jérusalem et ses habitants, une ère de prospérité qui bénéficiera à tous. En tant qu’adjointe au maire de Jérusalem, je vois un immense potentiel de coopération dans le domaine du tourisme et surtout dans le domaine de la technologie. De plus, comme Jérusalem compte 40% d’Arabes parmi sa population, nous veillons à intégrer nos citoyens arabes dans le processus de normalisation. Ils ont un rôle clé à y jouer comme passerelle entre Israël et les pays du Golfe sur le plan du rapprochement culturel et de la langue. En raison des diverses facettes culturelles de notre ville, Jérusalem-Est pourrait ainsi devenir le carrefour économique du Moyen-Orient.
La normalisation des relations avec les Émirats va-t-elle bénéficier économiquement aux deux parties ?
F.H.-N. Je pense que le potentiel économique de cette normalisation des relations est énorme. Les pays partenaires ont des atouts complémentaires dans les domaines de l’innovation, et les Émirats sont devenus une plateforme logistique pour commercer avec de très nombreuses régions du monde. Enfin, nous avons également de multiples problèmes communs à résoudre, comme ceux de la gestion de l’eau, de l’énergie et de la santé.
Plus précisément, quels sont les secteurs dans lesquels les opportunités vous paraissent les plus immédiates ?
F.H.-N. Certainement le tourisme et la logistique. Les pays du Golfe sont largement ouverts vers l’Afrique de l’Est, l’Asie du Sud-Est et l’Inde. C’est une chance unique pour les exportations des produits et des services israéliens vers de nouveaux marchés désormais accessibles. Et l’attrait économique que représentent pour les Émirats les entreprises innovantes de notre pays se traduit déjà par de nombreux investissements. Pour ce qui est du tourisme, beaucoup d’Émiratis sont désireux de venir visiter Israël et d’y prier sur les lieux saints.
Quels sont d’après vous les questions les plus sensibles pour que le rapprochement avec les Émirats soit une réussite économique ?
F.H.-N. La gestion des différences culturelles est certainement l’une des questions les plus sensibles. Les Israéliens adoptent souvent des perspectives immédiates et à court terme, tandis que par nature les Émiratis veulent construire une relation à plus long terme fondée sur la confiance…