Après une interview à Al-Jazeera la semaine dernière, le chef de l’État français a publié une lettre dans les colonnes du quotidien britannique, en réponse à un article paru lundi, mais retiré depuis du site Internet du journal.
Comme sur la chaîne qatarienne la semaine dernière, le président français veut expliquer au-delà des frontières de la France que sa lutte contre le «séparatisme islamiste» n’est pas un combat contre l’islam, alors que les musulmans de plusieurs pays ont réagi avec colère à ses propos, avec un appel au boycott des produits français. Après avoir rappelé la série d’attentats qui ont frappé la France depuis la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015 et les attentats du 13 novembre qui ont fait 300 morts, Emmanuel Macron explique que la France est attaquée pour ses valeurs, la laïcité, la liberté d’expression et qu’elle «ne cédera rien».
Mais le chef de l’État expose aussi en détail les cas de «séparatisme» islamiste, selon lui «terreau des vocations terroristes». Il évoque ainsi «des centaines d’individus radicalisés dont on craint, à tout moment, qu’ils prennent un couteau et aillent tuer des Français». «Dans certains quartiers autant que sur Internet, des groupes liés à l’islam radical enseignent aux enfants de France la haine de la République, appellent à ne pas respecter les lois.» «Vous ne me croyez pas ? Relisez les échanges, les appels à la haine diffusés au nom d’un islam dévoyé, sur les réseaux sociaux qui ont finalement abouti à la mort du professeur Samuel Paty il y a quelques jours. Allez visiter les quartiers où des petites filles de trois ou quatre ans portent le voile intégral» et «élevées dans un projet de haine des valeurs de la France», lance-t-il.
«C’est contre cela que la France entend aujourd’hui lutter» mais «jamais contre l’islam». «Contre l’obscurantisme, le fanatisme, l’extrémisme violent. Jamais contre une religion. Nous disons : «Pas chez nous!», ajoute-t-il. «C’est notre droit le plus strict de nation souveraine», «nous n’avons pas besoin que des articles de journaux cherchent à nous diviser», conclut-il.