La chanteuse belge Annie Cordy, décédée le 4 septembre dernier était surtout réputée pour sa fantaisie et son humour, mais en garder que cette image serait réducteur car sa carrière au cinéma a aussi marquée par des rôles dramatiques comme dans Le Passager de la pluie de René Clément ou dans Le Chat de Pierre Granier-Deferre au côté de Jean Gabin et de Simone Signoret.
En 1987, elle a interprété quelques-unes des chansons composées par Gilbert Bécaud et écrite par Claude Lemesle pour la comédie musicale Madame Rosa, elle-même inspirée de La Vie devant de soi de Romain Gary.
Parmi celles-ci, La Rafle du Vel d’Hiv, chanson qui dénonçait l’arrestation des juifs à Paris, rassemblés au Vélodrome d’Hiver, les 16 et 17 juillet 1942 et dont les paroles étaient lancés crânement et dramatiquement par Annie Cordy qui ne riait plus.
« …Dehors l’aurore de juillet grouillait de flics. Mon Dieu, mon Dieu, ces Français plus pourris que les Fritz…».
Ces mots accusateurs qui bouleversèrent Broadway, où la pièce avait été créée, n’ont alors pas été présentés au public français. Censurées officieusement ou tout bonnement ignorées, la chanson et la comédie musicale seront oubliées en France, mais elles restent définitivement ancrées dans le répertoire d’Annie Cordy.
Source : Le Figaro & Israël Valley