Le métal jaune bénéficie d’un retour de flamme des spéculateurs depuis un an déjà. Au gré des événements qui obscurcissent touche par touche le tableau des perspectives économiques, il retrouve à leurs yeux son statut immémorial de valeur refuge. Alors que son cours oscillait mollement autour des 1 250 dollars l’once, il a commencé à s’échauffer à l’été 2019. Résultat, il a terminé l’année sur une progression de près de 20 %. Depuis, la fièvre n’est pas retombée, bien au contraire. Il affiche désormais une hausse de près de 27 % depuis janvier.
Accroître les réserves des banques centrales
Le métal jaune est entré en fusion pour de multiples raisons. La dernière en date n’est autre que la faiblesse du billet vert. L’or montait d’ailleurs lundi, au moment même où le dollar dévissait à son plus bas niveau depuis un an. Il y a un an, la perspective d’une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine, la FED, avait commencé à échauffer les esprits. Or, l’or, qui ne rapporte rien, perd de son attrait aux yeux des investisseurs au profit d’intérêts palpables. A l’inverse, quand les taux réels sont négatifs, il sécurise les placements. Les emplettes de métal précieux des banques centrales, soucieuses d’accroître leur réserve, ont aussi participé à redonner son éclat au métal précieux.
Dans ce contexte porteur pour l’or, les constantes tensions sino-américaines ont contribué à souffler sur les braises. D’autant que les rodomontades de Donald Trump, suivies des répliques cinglantes de Xi Jinping, sont encore montées d’un cran. Après la décision américaine de fermer le consulat de Chine à Houston, qualifié par Washington de « plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle », la riposte ne s’est pas fait attendre. Trois jours plus tard, vendredi 24 juillet, la Chine a intimé l’ordre de fermer le consulat des Etats-Unis dans la ville de Chengdu.
Source : Le Monde (Copyrights)