Les Emirats arabes unis (EAU) sont devenus, samedi 1er août, le premier pays arabe à disposer de l’énergie nucléaire, après la mise en service du réacteur n° 1 de sa centrale de Barakah, dans le nord-ouest du pays. A terme, ce pays réunissant sept émirats ou principautés (Abou Dhabi, Dubaï…), produira un quart de son électricité grâce à ses quatre réacteurs (5 600 MW au total) construits par un consortium associant le groupe public Emirates Nuclear Energy Corporation et le sud-coréen Korea Electric Power Corporation.
Un investissement de 24,4 milliards de dollars (22 milliards d’euros) qui permettra au quatrième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole de répondre à une demande croissante en électricité pour ses 9,3 millions d’habitants, des étrangers pour l’essentiel.
Ambitieux projets dans l’énergie solaire
Pour les Emirats, l’entrée dans le club fermé des trente pays disposant de l’atome civil confirme leur engagement en faveur des énergies décarbonées, alors que l’usage de gros véhicules et la climatisation résidentielle classent leurs habitants parmi les premiers émetteurs de CO2 de la planète. Le nucléaire vient compléter leurs ambitieux projets dans l’énergie solaire. Dernière illustration en date : la prochaine construction, par EDF et son partenaire chinois Jinko Power, de la plus puissante centrale photovoltaïque au monde (2 000 MW), près de la capitale, Abou Dhabi.
L’atome s’ajoute à d’autres secteurs pour faire des Emirats un acteur qui compte dans le domaine des sciences et des technologies. Le chef de l’Etat, Khalifa Ben Zayed Al-Nahyane, a souligné que la mise en service de la centrale « survient quelques jours après le lancement de la Sonde de l’espoir » (« Al Amal ») depuis le Japon, le 19 juillet, la première mission spatiale arabe vers Mars. Enfin, c’est un objet de puissance, puisque exploiter des réacteurs − même avec l’aide d’opérateurs étrangers − renforce l’image et le statut international du pays.
Au Moyen-Orient, seul l’Iran dispose d’une centrale nucléaire, de conception russe. Et au sein du monde arabe, deux puissances régionales avancent résolument dans cette voie : l’Egypte et l’Arabie saoudite. Les Egyptiens ont prévu de lancer la construction de quatre réacteurs russes de troisième génération à El-Dabaa, sur les bords de la Méditerranée. Conçus, construits et largement préfinancés par le géant public Rosatom, les quatre VVER 1 200 sont prévus pour être mis en service à la fin de la décennie, ce qui permettra surtout de produire le courant nécessaire au dessalement de l’eau de mer pour alimenter la ville d’Alexandrie.
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