Le prix Abel est l’une des plus prestigieuses récompenses en mathématiques, l’équivalent d’un Prix Nobel. Il est décerné annuellement à des mathématiciens par l’Académie norvégienne des sciences et des lettres et est considéré comme l’une des deux distinctions les plus prestigieuses au monde.
Ce prix est assorti d’une récompense de 6 millions de couronnes norvégiennes, soit environ 600 000 Euros, et remis à Oslo par le roi de Norvège Harald V.
Il a été décerné cette année à Hillel Furstenberg, mathématicien israélien, membre de l’Académie israélienne des sciences et lettres depuis 1974 et de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, déjà lauréat du Prix Israël en 1993, le Prix Harvey du Technion en 1993, Le Prix Emet en 2004, et le Prix Wolf en 2007.
Hillel Furstenberg est né à Berlin en 1935. Sa famille émigre aux États-Unis en 1939. Orphelin de père il grandit dans la région de New York. Sa mère, ouvrière dans une usine de vêtements, travaille dur pour nourrir ses 2 enfants Ruth et Harry.
Ruth s’inquiète de l’éducation de son jeune frère et l’accompagne sur le programme de sa classe surtout en maths. Furstenberg raconte que les livres l’ont toujours attiré. Au début des livres d’aventures mais plus tard les livres de mathématiques.
Issu d’une famille religieuse il étudie dans une école juive et est très vite remarqué par le Rav de l’école par son érudition pour l’étude des textes juifs. Il passera dans un lycée de hautes études juives sans jamais renoncer à sa passion pour les mathématiques et la physique.
Il raconte que finalement, il optera pour les maths et non pour le rabbinat un peu par hasard : « D’abord le Rav Dov Yossef Solovetchik m’intimidait beaucoup et je ne me sentais pas suffisamment de liberté intellectuelle pour exprimer librement mes pensées.
Par contre, les cours de maths me permettaient de laisser libre cours à mes réflexions. Et puis si j’optais pour le rabbinat, il aurait fallu que je renonce complètement aux mathématiques et ça il n’en était pas question ! »
Il obtient son baccalauréat et une maîtrise de sciences à l’université Yeshiva MIT en 1955.
Il est accepté dans 5 des universités les plus prestigieuses des USA. Il ne pensait pas étudier à Princeton car il n’y avait pas beaucoup d’étudiants juifs mais lorsque le Professeur Salomon Brohner voit ce jeune homme arriver à l’entretien coiffé d’une kipa sur la tête, lui-même fils d’un Rav de Krakov mais aujourd’hui laïque, il est impressionné par sa personnalité, et le jeune homme prendra cela comme défi.
Il présentera son doctorat à l’Université de Princeton, en 1958 a l’âge de 23 ans et y enseignera les mathématiques ainsi qu’à l’Université du Minnesota.
Il reçoit la proposition de devenir professeur de mathématiques à l’Université hébraïque de Jérusalem en 1965. Étant sionistes religieux, lui et sa femme décident de monter en Israël. Il y enseignera jusqu’à sa retraite en 2003.
Le professeur réside toujours Jérusalem.