Un nouveau gouvernement israélien d’unité nationale a été investi dimanche après que les trois précédentes élections n’eurent apporté aucun résultat concluant en l’espace de plus d’un an. Ce gouvernement de cohabitation inédit a été accepté en avril par le Premier ministre israélien au plus long mandat, Benjamin Netanyahou et son parti de droite, le Likoud, et par son ancien rival Benny Gantz et son parti centriste Bleu et Blanc. Le 35e gouvernement israélien aura M. Netanyahou pour Premier ministre pendant 18 mois. Il sera ensuite remplacé par M. Gantz, qui exercera d’abord en tant que Premier ministre suppléant, un titre qui n’existait pas auparavant dans la politique israélienne. La cérémonie d’investiture était initialement prévue pour jeudi mais a été repoussée en raison de tensions internes au Likoud. Le nouveau gouvernement a été investi sur fond de critiques et de protestations contre le grand nombre de ministres et le coût financier associé. Nombre des critiques étaient dirigées envers M. Gantz, qui a accepté de former une coalition avec M. Netanyahou alors que sa promesse de ne pas le faire en raison des soupçons de corruption contre M. Netanyahou était au centre de sa campagne électorale en mars. (Source IsraelValley et Xinhua)

LE PLUS. (Extraits AFP et autres Agences). Le Parlement israélien a approuvé dimanche le gouvernement d’union entre Benyamin Netanyahu et Benny Gantz. Il met un terme à une longue crise politique. Le gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et de son ex-rival électoral, Benny Gantz, s’est concrétisé dimanche en Israël avec le vote d’approbation du Parlement.

« La population veut un gouvernement d’union, et c’est ce qu’elle aura aujourd’hui », avait déclaré Benjamin Netanyahu peu avant ce vote de confiance sur le gouvernement.  L’accord d’union paraphé le 20 avril par le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et la formation centriste, « Bleu-Blanc », de Benny Gantz acte un partage équitable des ministères entre les deux camps.

D’après les termes de l’accord, Benjamin Netanyahu restera Premier ministre pendant dix-huit mois avant de céder sa place pour une période équivalente à Benny Gantz. Il permet également aux deux dirigeants de redistribuer des postes de ministres à leurs alliés politiques.

Avant la cérémonie initialement prévue le 14 mai, des élus du camp Netanyahu, déçus de ne pas avoir obtenu de postes, menaçaient de ne pas se présenter au Parlement pour le vote de confiance, poussant le Likoud à repousser la cérémonie à dimanche.

Ce gouvernement « d’union et d’urgence » avait été promis pour mettre de côté les rivalités politiques et défendre Israël face à la pandémie de nouveau coronavirus qui a contaminé plus de 16 500 personnes, incluant 268 décès, selon les données officielles.

Mais ce bilan reste faible en comparaison à des pays en Europe ou dans les Amériques. Et le pays d’environ 9 millions d’habitants a commencé le déconfinement en rouvrant la majorité des commerces et des écoles, tout en maintenant l’obligation du port du masque sanitaire.

Comme ailleurs, le défi est double : remettre sur les rails une économie qui a vu son taux de chômage technique bondir de 3,4 % à 27 % en raison de la crise, tout en évitant une seconde vague de contamination.

Économie, annexion et justice 

Outre les enjeux sanitaires et économiques, le nouveau gouvernement doit se pencher sur la mise en œuvre du projet américain pour le Proche-Orient qui prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies juives en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967.  Le gouvernement doit présenter à partir du 1er juillet sa stratégie sur ce dossier hyper sensible, les Palestiniens et la Jordanie voisine ayant déjà mis en garde contre les conséquences d’un tel projet. La plupart des pays de l’Union européenne veulent aussi convaincre Israël d’y renoncer afin d’éviter de devoir sanctionner ce pays.

Les « lignes directrices » du gouvernement d’union sur ce sujet, présentées la semaine dernière, restent floues : elles ne mentionnent pas explicitement « l’annexion », mais font référence au besoin de « renforcer la sécurité nationale » et d’œuvrer à la « paix ».  D’ici aux discussions sécuritaires sur l’annexion, et après dix-sept mois de saga politique, Israël pourrait connaître un nouveau feuilleton, judiciaire celui-là, avec l’ouverture prévue dans une semaine du procès de Benjamin Netanyahu. Le plus pérenne des chefs de gouvernement de l’histoire d’Israël avec quatorze ans au pouvoir doit devenir aussi le 24 mai le premier à être jugé pour corruption au cours de son mandat, à moins que l’audience ne soit aussi reportée.

Avec AFP

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