Des dizaines de milliers d’israéliens soumis aux mesures de confinement suite à un voyage en Asie ou Europe, la probable « fermeture des frontières » aux autres pays dès ce soir, avec pour effet de couper Israël du reste du monde… Israël a pris des mesures de précautions draconiennes pour limiter la propagation du corona mais quid de son économie?
La crise du Coronavirus n’est plus seulement sanitaire. De nombreux secteurs de l’économie subissent déjà les dégâts collatéraux de l’épidémie notamment dans le secteur du tourisme, de la restauration, des spectacles. Les restaurateurs ont enregistré la semaine dernière une baisse de 20% à 50% de leur fréquentation, les réservations de table ont chutées d’en moyenne 30% tandis que les livraisons à domicile ont augmenté de 40%!
La bourse de Tel Aviv pour la deuxième journée consécutive enregistre une baisse de 5% de son indice. L’inquiétude des marchés est renforcée par l’absence de gouvernement stable dans l’attente de la constitution de la nouvelle knesset et du vote d’un budget de l’état pour 2020/2021. Selon l’économiste en chef du ministère des finances, il est difficile de déterminer le préjudice sur l’économie tant qu’il n’y a pas de visibilité sur la durée de l’épidémie. Néanmoins Israël dispose d’indicateurs suffisamment forts pour faire face à la situation avec une croissance d’environ 3% et un ratio de la dette sur le PIB d’environ 60%.
La plupart des pays développés se trouvent dans une situation où leur ratio dette / PIB est beaucoup plus élevé que l’État d’Israël, ce qui limite les marges de manœuvre de ces états pour contrecarrer les crises. Il est très important que la politique soit anticyclique: en période de boom économique, il est juste de constituer des réserves fiscales pour pouvoir faire face aux crises et prévenir les risques d’une crise inattendue comme celle-ci.
Afin de parer au plus urgent, le ministère des Finances a déclaré qu’il ouvrait une ligne de crédit de 4 milliards de shekels (1,1 milliard de dollars) pour que les banques prêtent de l’argent aux petites et moyennes entreprises confrontées à une crise de trésorerie avec une garantie gouvernementale de haut niveau.
« Si une crise se produit, ce ne sera pas la première fois. Nous en avons connu en 2003 et 2008 et l’État d’Israël a montré qu’il savait comment prendre les bonnes mesures pour sortir l’économie de la crise à laquelle elle était confrontée. Nous avons ensuite assisté à une belle croissance de l’économie et il en sera de même ici. Le problème du virus Corona est la plus haute priorité et il ne peut y avoir de compromis sur la santé des citoyens israéliens » a-t-il ajouté lors d’un interview sur la chaine 12 israélienne.
Tel Avivre