INNOVATION. Dans son classement annuel des 100 brevets les plus importants déposés durant l’année 2019, le magazine américain Time a recensé neuf inventions israéliennes. Les critères utilisés par le magazine sont la capacité des inventions à résoudre des problèmes complexes de manière créative et qui contribuent à rendre le monde meilleur dans de nombreux domaines tels que la santé, l’éducation, les transports, l’agriculture etc.
Parmi les brevets israéliens ont trouve notamment:
- « Watergen »: technologie qui produit de l’eau potable à partir de l’air ambiant.
- OrCam – MyEye 2: Des « lunettes parlantes » dotées d’intelligence artificielle qui aideront les malvoyants ou non-voyants à se situer, à lire et à identifier des visages ou des obstacles.
- Nerivio: accessoire médical posé sur le bras et relié par ondes au smartphone pour traiter efficacement les migraines aigues en agissant sur les nerfs.
- Elli’q: « robot social » destiné aux personnes âgées ou à mobilité réduite. Ce brevet a été particulièrement souligné par le magazine Time pour son rôle dans la lutte contre la solitude et l’isolement des personnes âgées.
- Alice: avion de neuf places au matériel léger fonctionnant totalement à l’électricité. Si les essais sont concluants le brevet pourrait être élargi à des appareils plus grands, avec tout ce que cela implique de positif au niveau environnemental.
- TytoHome: appareil permettant d’effectuer des examens médicaux élémentaires à domicile en étant en contact avec le médecin grâce à une application sur le smartphone.
COOPERATION SPATIALE. Une fois par an, à l’approche de l’anniversaire de l’accident de la navette Columbia qui couta la vie au premier astronaute israélien Ilan Ramon, l’Agence Spatiale Israélienne (ISA) ainsi que le Ministère Israélien de la Science, de la Technologie et de l’Espace (MOST) organisent une conférence rassemblant la communauté scientifique spatiale israélienne, des figures de l’industrie, des responsables gouvernementaux, des militaires et des dirigeants d’agences spatiales d’autres pays.
Jean-Yves Le Gall, président du Centre National français d’Etudes Spatiales était en Israël fin janvier à l’occasion de cette conférence : « La conférence Ilan Ramon est une rencontre annuelle qui rassemble un grand nombre d’acteurs du domaine spatial, venus du monde entier et durant laquelle sont abordés des sujets aux enjeux cruciaux pour l’avenir.
Elle a bien sûr une valeur symbolique puisqu’elle permet de rendre hommage chaque année au premier astronaute israélien, Ilan Ramon, qui a perdu la vie, en héros, lors de son retour sur Terre à bord de la navette Columbia en 2003 ».
Jean-Yves Le Gall s’est entretenu avec Avi Blasberger, Directeur général de l’ISA (Israel Space Agency) à propos de la coopération spatiale entre les deux pays, qui fait l’objet de travaux conjoints, en particulier sur les missions Venµs (Vegetation and Environment monitoring on a New Microsatellite) et C3IEL (Cluster for Cloud Evolution, ClImatE and Lightning).
Venµs est une mission dédiée au suivi fin et régulier de la végétation terrestre. Tous les deux jours, le microsatellite fournit des images de plus de 100 sites distribués sur l’ensemble de notre planète : forêts, cultures, espaces naturels protégés. Aucun capteur embarqué sur un satellite en orbite ne combine actuellement une telle fréquence de revisite et une telle finesse spatiale pour le suivi de la végétation.
La phase d’exploitation de la mission suit son cours nominalement. Les utilisateurs rencontrés lors de la session dédiée à Venμs lors de la conférence du COSPAR, du 4 au 8 novembre 2019, ont signifié leur très grande satisfaction.
A la fin de son intervention, Jean-Yves Le Gall a déclaré : « La coopération spatiale entre la France et Israël est ancienne et fructueuse. Le succès de la mission Venµs a rapidement donné naissance à l’étude d’une seconde mission, C3IEL, qui améliorera encore notre capacité d’observation de notre planète. Venµs et C3IEL sont fondamentales pour l’étude du changement climatique, qui est l’axe majeur de nos travaux communs. »
ACQUISITION. Intel vient de dépenser 2 Md$ pour racheter Habana Labs, une société israélienne basée à Césarée et spécialisée dans l’intelligence artificielle et plus précisément dans l’apprentissage automatique des data-centers. Le fabricant de puces californien dit vouloir accélérer sa stratégie IA…
Dans un communiqué, Intel indique qu’il prévoit de réaliser 3,5 Md$ de chiffre d’affaires liés à l’IA dès cette année. Avec une croissance annuelle estimée à 20% sur un marché des processeurs IA, Intel évalue à plus de 25 Md$ son CA dans le domaine en 2024.
La société Habana Labs fondée par David Dahan et Ran Halutz il y a seulement 3 ans, en 2016, développe des processeurs optimisés pour les applications d’intelligence artificielle. Les deux hommes sont aussi les deux anciens patrons de PrimeSense Limited, rachetée, elle aussi par Apple en 2013 pour 360 millions de dollars.
Habana avait, à ce jour, levé 200 millions de dollars dont 75 millions de dollars lors d’un dernier tour de table en novembre 2018. Le principal investisseur de Habana Labs n’est autre que l’entrepreneur israélien Avigdor Willenz, un des fondateurs de Galileo Technologies vendu en 2001 à Marvell Technology Group Ltd. pour 2,7 milliards de dollars. Willenz a également cofondé Annapurna Labs, vendu à Amazon pour 370 millions de dollars en 2015.
Aujourdhui, c’est lui, Avigdor Willenz qui préside la société Habana. L’entreprise qui emploie une équipe de 150 personnes en Israël, en Pologne et en Californie, continuera à fonctionner de façon indépendante et toujours dirigée par son actuelle équipe de management qui reportera à la division Data Platforms Group d’Intel.
Cet accord signe la deuxième acquisition par Intel d’une société israélienne. En mars 2017, Intel avait acquis le développeur de puces automobiles Mobileye, dont le siège est à Jérusalem, pour 15,3 milliards de dollars.