Ce sera le dossier N°1 de 2020 pour de nombreux israéliens qui travaillent en Chine. Le passage à la nouvelle année n’aura pas eu raison des tensions qui secouent actuellement la relation entre Washington et Pékin. Alors que la guerre commerciale bat son plein entre les deux premières puissances mondiales, les autorités américaines envisagent de rendre plus difficile pour les entreprises américaines (et israéliennes) l’exportation de logiciels d’intelligence artificielle (Israël est l’un des leaders mondiaux) à l’étranger. Les israéliens qui coopèrent très étroitement avec les américains sur la Chine sont bien visés.
SELON ZDNet : « Cette mesure, qui vise à empêcher l’exportation de logiciels destinés à aider des organisations à automatiser la reconnaissance d’objets à partir d’images géospatiales, vise principalement la Chine. Elle fait partie d’une batteries de restrictions à l’exportation signalées pour la première fois par Reuters et visant à tenir les technologies américaines clés à à l’écart des puissances rivales comme la Chine. Celles-ci entrent en vigueur ce lundi, obligeant les entreprises américaines qui exportent de l’IA pour automatiser l’analyse géospatiale à demander une licence pour vendre des produits à d’autres pays, à l’exception du Canada.
Les technologies soumises aux nouveaux contrôles comprennent « les logiciels d’imagerie géospatiale spécialement conçus pour former un réseau neuronal convolutionnel profond (CNN profond) afin d’automatiser l’analyse de l’imagerie géospatiale et des nuages de points ».
Empêcher Pékin de se doter de technologies « clés »
Sont visés spécifiquement les logiciels dotés d’une interface graphique permettant à l’utilisateur d’identifier des objets tels que des véhicules et des maisons à partir d’images géospatiales, mais également les logiciels qui réduisent les distorsions de pixels pour extraire des échantillons positifs et négatifs d’un objet d’intérêt, ainsi que les logiciels qui entraînent un réseau neuronal profond pour détecter des objets d’intérêt à partir de ces échantillons.
La batterie de mesures qui entrent en vigueur ce lundi a été détaillée par le Bureau de l’industrie et de la sécurité (BIS) en vertu de la Loi sur la réforme du contrôle des exportations (ECRA) de 2018. Il s’agit d’une modification des règlements sur l’administration des exportations déterminée par le ministère du Commerce, le ministère de la Défense et de l’Etat. Pour les autorités américaines, ces technologies « justifient un contrôle à l’exportation parce qu’elles peuvent fournir un avantage militaire ou de renseignement important aux Etats-Unis ou parce que des raisons de politique étrangère justifient un contrôle ».
Adoptée en 2018, la Loi sur la réforme du contrôle des exportations a pour objet de restreindre les nouvelles technologies « fondamentales » à double usage ou les technologies qui peuvent être utilisées à la fois à des fins civiles et militaires.
Rappelons que cette série de mesures avait été adoptée dans un contexte de préoccupations accrues quant à l’accès de la Chine à ces technologies. Si celle-ci s’avère assez drastique, les autorités américaines pourraient bien ne pas s’arrêter là. Des législateurs républicains et démocrates souhaitent en effet que le ministère du Commerce accélère le processus de restriction des exportations de technologie sensible. Résultat : les premiers mois de l’année 2020 risquent bien de ressembler, par de nombreux aspects, aux mois qui viennent de s’écouler ».
Source : ZDNet.com