Le Pentagone a confirmé jeudi soir avoir tué le général iranien Qassem Soleimani, mort dans un bombardement à Bagdad, sur ordre du président américain Donald Trump. Le président n’a pas immédiatement fait de commentaire mais il a tweeté un drapeau américain.E n Israël sur Galei Tsahal, la radio militaire, c’est la joie de tous les intervenants. Ce Shabat les israéliens vont fêter la mort d’un « Général-terroriste ».
« Il n’y a aucun doute sur le fait que la grande nation d’Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l’Amérique criminelle pour cet horrible meurtre », a déclaré Hassan Rohani dans un communiqué publié sur le site du gouvernement. Le « martyr » du général Soleimani « a endeuillé le cœur de la nation iranienne et de toutes les nations de la région », a-t-il ajouté.
La tension entre Téhéran et Washington a augmenté il y a une semaine après la mort vendredi d’un entrepreneur civil américain lors d’une attaque à la roquette dans la ville de Kirkouk, en Irak.
En réponse, les USA ont attaqué des sites de la milice du Kezib Hezbollah, liés à l’Iran, sur le territoire de la Syrie et de l’Iraq, qu’il a tenus responsables de l’attaque. Le résultat fut 25 morts et 51 blessés.
Avant l’attaque américaine, des centaines de membres de la milice et des groupes apparentés ont déclenché des émeutes mardi et mercredi contre l’ambassade américaine en Irak, ce qui a encore accru les tensions.
LE PLUS. Qasem Soleimani, né le à Rabor (province de Kerman) et mort le lors d’un raid sur Bagdad, est un général iranien, commandant de la Force Al-Qods des Gardiens de la révolution iraniens. Il est né le . Il se joint aux Corps des Gardiens de la révolution islamique en 1979, peu après la chute du Chah et l’instauration de la Révolution iranienne de l’Ayatollah Khomeyni. Après avoir participé à l’écrasement d’une révolte kurde dans le nord-ouest du pays, il devient lieutenant. Pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), il sert sur le front sud. Pendant les années 1990, il est commandant des Gardiens de la révolution dans sa province natale de Kerman et se fait remarquer dans la lutte contre le trafic de drogue en provenance de l’Afghanistan voisin.
Dix-huit mois après la révolution islamique, Saddam Hussein a envoyé l’armée irakienne envahir le sud-ouest de l’Iran, dans l’espoir de tirer profit du chaos interne. Au lieu de cela, la résistance de l’armée iranienne dirigée par Khomeini a unifié le pays et a arrêté l’invasion irakienne pendant des années de guerre brutale. Suleimani a été envoyé à l’avant avec une tâche simple : approvisionner les soldats du front en eau, et il n’a jamais démérité.
Suleimani a gagné une réputation de bravoure, surtout à la suite des missions de reconnaissance entreprises derrière les lignes irakiennes. Sa première expérience au combat fut d’écraser la révolution menée par des groupes kurdes armés à Mahabad, dans l’ouest de l’Iran. Après avoir aidé à pacifier le Kurdistan iranien, Soleimani est parti à la guerre en 1980, en tant que chef d’une compagnie militaire, composée d’hommes de sa ville natale de Kerman qu’il a personnellement rassemblés et instruits.
Il a rapidement gravi les grades en raison de son rôle dans les opérations réussies de reconquête face à l’armée irakienne, dans la province du Khouzistan. Il a fini par devenir le leader de la 41e Division Tharallah. De la fin de 1997 ou au début de 1998, il est nommé à la tête de la Force Al-Qods, un groupe secret d’intervention extra-territoriale. Reconnu comme un brillant tacticien, y compris par les Occidentaux, il œuvre en faveur des chiites au Moyen-Orient, notamment en bâtissant la branche armée du Hezbollah libanais.
En 2006, au début du conflit israélo-libanais, il se rend au Liban avec Imad Moughniyah. Il reste dans le pays pendant presque toute la durée du conflit. Le , il est nommé major général par l’Ayatollah Khamenei. À partir de la fin de 2012, il engage les forces armées d’Al-Qods dans le conflit syrien. Le , dans les heures qui suivent la chute de Mossoul, l’Iran dépêche Qasem Soleimani en Irak. Au cours des mois suivant il intervient notamment lors du siège d’Amerli, la bataille d’Al-Anbar, la bataille de Baïji et la bataille de Tikrit. Il bénéficie d’une popularité importante en Iran, popularité qu’il encourage par l’envoi de photos prises sur les différents théâtres d’opération où il se trouve.
Il est légèrement blessé le 22 novembre 2015 à al-Eiss, au sud-ouest d’Alep, lors de combats contre les rebelles. Il a été élu homme de l’année par le site iranien d’informations Khabaronline.ir (conservateur modéré) à la suite d’un sondage conduit sur le site quelques jours avant le 21 mars 2015 (Nouvel-an iranien). En octobre 2019, au début des manifestations contre le gouvernement irakien, politiquement proche de l’Iran, Soleimani organise une réunion à Bagdad avec des responsables de la sécurité irakiens pour faire valoir le savoir-faire de sa milice pour « contrôler » les manifestations.
Considéré comme terroriste par les États-Unis, il meurt le lors d’une attaque ciblée à sa sortie de l’aéroport de Bagdad ordonnée par le Président des États-Unis, en représailles à une attaque contre l’ambassade des États-Unis en Irak. L’image de Soleimani en Iran est celle d’un irréprochable héros de guerre, un vétéran décoré de la guerre Iran-Irak, dans laquelle il est devenu commandant de la division à moins de trente ans. En public, il est modeste. Lors d’une récente apparition, il se décrit comme « le plus petit soldat ».