C’est un album-photos tout ce qu’il y a de plus ordinaire. En regardant sa couverture aux couleurs vives, certains imagineraient que l’objet contient les clichés plein de soleil d’un séjour à la mer. D’autres songeraient à ceux d’une fête d’anniversaire…
Mais à l’intérieur de cet album se trouvent bien plus que des photos. Page après page, des souvenirs inestimables. L’histoire d’une vie. Celle de Colette Hazan, née Halber, et de ses parents, exterminés durant la Shoah. Parce que Juifs.
« Si un feu se déclarait dans ma maison, c’est la seule chose que je prendrais avec moi », indique la femme de 79 ans, pour qui réunir tous ces documents n’a pas été une mince affaire.
« Chez mes grands-parents, il y avait une petite pièce sans fenêtre où des choses étaient rangées. A l’intérieur, il y avait une grande malle en osier, à laquelle personne ne touchait jamais », raconte Colette. Alors qu’elle est adolescente, un jour elle franchit le pas et décide d’ouvrir la panière. Elle a environ 15 ans, nous sommes au milieu des années 50. « Ca a été un choc », raconte-t-elle à i24NEWS. Pour la première fois, cette Française de confession juive est confrontée à un passé qu’elle ne connaît pas. Celui de ses parents, déportés et tués pendant la Shoah, mais aussi le sien : enfant cachée pendant la Seconde Guerre mondiale.
« Avec mes grands-parents, nous n’avions jamais parlé du sujet », explique la Franco-israélienne, arrivée dans l’Etat hébreu il y a plus d’un demi-siècle. Si certains détails du passé des Halber sont toujours flous, Colette Hazan peut aujourd’hui conter son histoire et celle des siens.
En 1939, sa mère quitte Paris pour venir accoucher à Saint-Raphaël, où ses parents sont installés. A l’époque, ce sont les seuls Juifs de la ville : « Ca ne posait aucun problème ! », raconte-t-elle à i24NEWS.
Alors que la guerre est déclarée, on déconseille vivement à la mère de Colette de remonter vers la capitale. Elle se retrouve bloquée dans le sud de la France avec deux enfants en bas âge. Son mari est resté à Paris, impossible de le joindre.
« Je n’ai jamais vu mon père, et il ne m’a jamais vue », raconte Colette. Interné dans le camp de transit français de Pithiviers, Isaac Halber est déporté à Auschwitz le 17 juillet 1942. Il fait partie des près de six millions de victimes juives de la Shoah.
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