« J’ai l’intention de demander au président de la Knesset une immunité pour pouvoir continuer à vous servir », a déclaré Netanyahou. « Ne laissez pas les médias et la gauche vous tromper », a-t-il martelé. Dans le même temps, le chef de la liste centriste Bleu Blanc, Benny Gantz, a réagi suite aux propos du Premier ministre, qu’il a accusé d’avoir détourné les élections pour sa quête de l’immunité.

M. Gantz a déclaré qu’il était opposé à ce qu’une personne mise en accusation pour corruption, fraude et malversation soit autorisée à gouverner. « Ce n’est pas acceptable, ni sur le plan moral ni sur le plan pratique », a-t-il expliqué. « Mais c’est au procureur général et à la Cour suprême de décider », a-t-il souligné, tout en avertissant que « si M. Netanyahou gagnait le soutien de 61 voix au Parlement pour obtenir l’immunité, les décisions juridiques n’auraient alors plus aucune valeur ».

(i24 News)

SELON L’OBS (Copyrights). Par Céline Lussato. De quoi est accusé Benyamin Netanyahou ? Le Premier ministre est accusé de corruption, fraude et abus de confiance dans l’affaire dite « 4 000 » et de fraude et d’abus de confiance dans les affaires « 1 000 » et « 2 000 ». Il lui est reproché d’avoir aidé des hommes d’affaires et patrons de presse contre des cadeaux personnels ou une couverture favorable par leurs médias.

De quelle immunité peut-il se prévaloir ? Benyamin Netanyahou dispose de trente jours pour demander à la Knesset, le Parlement israélien, de lui accorder l’immunité pour éviter un procès pénal. S’il n’entreprend pas cette démarche – ce qui est peu probable –, la procédure judiciaire commencera. Si sa demande d’immunité est acceptée par le comité de la Knesset, les députés seront appelés à se prononcer en séance plénière. Mais un autre problème vient interférer dans ce processus. En effet, depuis le scrutin d’avril, aucun comité ne peut entériner la demande d’immunité du Premier ministre. Et tant que la procédure est en attente de validation, la procédure judiciaire est elle-même suspendue.

Le blocage politique – le pays risque de devoir organiser un troisième scrutin législatif en un an – vient compliquer encore le processus judiciaire contre Netanyahou. Aux députés de décider, ou non, de constituer un comité exceptionnel pour analyser une demande d’immunité du Premier ministre…

La loi fondamentale dans son article 18 prévoit seulement deux situations contraignant un Premier ministre à abandonner son poste concernant une question judiciaire : si les députés en décident ainsi après une condamnation par un tribunal de première instance ou si sa culpabilité a été reconnue après tous les appels possibles. On parle donc bien dans les deux cas de condamnation. Et non d’inculpation. La jurisprudence a été scrupuleusement analysée par l’ensemble des observateurs israéliens. Mais seuls des cas de ministres ont précédé l’affaire Netanyahou. Difficile donc d’en tirer des interprétations car rien n’indique que la Cour suprême israélienne trancherait dans le même sens pour son poste de Premier ministre.

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