Le groupe italien, qui fait partie du consortium NHIndustries avec Airbus et le néerlandais Fokker créé dans le cadre du programme NH90, a ainsi pu jouer sur les deux tableaux. L’Egypte a informé la semaine dernière la France du choix du fournisseur de sa flotte d’hélicoptères. L’esprit, qui avait prévalu à partir de 2014 dans les relations entre la France et l’Egypte, semble aujourd’hui bien révolu.
Trois dossiers majeurs en souffrance
La France, qui défendait jusqu’ici trois dossiers majeurs en Egypte (NH90, Rafale et corvettes Gowind), y croyait. D’autant qu’après bien des hésitations, elle a présenté aux Égyptiens « des offres très avantageuses en matière de financement et de garantie de prêt », explique une source proche du dossier. Mais du côté des industriels, on grogne sur les propositions financières de la France, qui sont inacceptables pour les Égyptiens au regard de celles qu’a adressées l’Allemagne pour les frégates Meko.
Paris est également en « lien étroit » avec Le Caire et les industriels « au contact quotidien » avec les forces armées, précise-t-on. La France espérait donc un aboutissement rapide et positif. C’est raté pour les hélicos. La ministre des Armées Florence Parly a eu mardi un échange avec son homologue égyptien pour faire le point sur les autres dossiers.
Une bonne nouvelle venue… des Etats-Unis
En dépit de la visite du chef d’état-major de la marine égyptienne il y a une dizaine de jours, le dossier concernant la vente des Gowind 5 et 6 serait au point mort, explique-t-on à La Tribune. En revanche, selon des sources concordantes, Naval Group a enfin pu arracher la mise en vigueur du contrat de maintenance des quatre première corvettes vendues à l’Egypte, signé en juillet dernier (150 millions d’euros). Mais à quel prix…
Concernant la commande supplémentaire de douze Rafale, le dossier avance. La France a récemment aplani un obstacle majeur. Selon nos informations, les Etats-Unis ont levé le blocage, qu’ils imposaient via la réglementation ITAR, à la France sur l’exportation à l’Egypte du missile air-air Meteor, qui plait beaucoup à l’armée de l’air égyptienne. Une très bonne nouvelle pour MBDA, déjà confronté au blocage du missile de croisière Scalp en Egypte. Car Le Caire souhaite équiper toute sa flotte Rafale, y compris les douze supplémentaires, avec du Meteor. Pour autant, on serait encore loin d’une signature, estime un bon observateur du pays des Pharaons ».