Elections du 9 Avril 2019. Le parti religieux Sha,s qui a terminé en troisième position, revendique les ministères de l’Intérieur et de l’intégration. Extrait d’un article sur la place des juifs du Maroc dans la politique.
Selon (1) : « Jamais les Marocains n’ont dirigé Israël. Ni un juif venant des pays arabes. Pourtant, au moins un Israélien sur dix est originaire du royaume chérifien. “Les histoires à succès des juifs marocains ne sont plus des exceptions, même si cette communauté vit encore des discriminations économiques et sociales”, analyse Bruce Maddy-Weitzman, spécialiste du Maghreb et du Moyen-Orient au Centre Moshe-Dayan de Tel-Aviv.
À l’aube de la création d’Israël il y a 70 ans, les familles juives marocaines ont répondu par milliers à l’appel des sionistes pour peupler la Terre promise. Ces Marocains ont été installés massivement aux frontières du pays, comme des boucliers humains face aux ennemis musulmans de la Jordanie, et discriminés par l’élite ashkénaze, composée de juifs venus d’Europe de l’est, qui dirigeait le jeune pays. À l’époque, les juifs arabes avaient le sentiment d’être des Israéliens de seconde classe. Sans grand pouvoir ni influence.
Cinquante ans plus tard, Ehoud Barak s’en est excusé au nom du Parti travailliste, l’ancêtre du Mapaï, bastion des fondateurs d’Israël. C’est ce même homme, un ancien Premier ministre, qui a qualifié la victoire d’Avi Gabbay de “révolution” après lui avoir apporté son soutien. L’autre candidat, Amir Peretz, était lui aussi d’origine marocaine. Né à Bejaâd, ce vétéran de la politique avait déjà dirigé les travaillistes. Sans jamais réussir à attirer un nouvel électorat dans le camp de la gauche.
En politique, plusieurs Marocains tirent déjà les ficelles du pouvoir. Dans la chaise de ministre de l’Intérieur, Arye Deri est le gardien de l’immigration israélienne. Il est l’un des fondateurs du parti ultra-orthodoxe Shas. Né au Maroc en 1959, fils de Eliahou Dery et Esther Azogui, sa famille fait son alya en 1968. Il est marié a Yaffa Cohen, fille de l’ancien rabbin de Rosny-sous-Bois, et père de neuf enfants ». (1) Source : israelmagazine (article remis à jour, extraits uniquement) et adapté pour IsraelValley.
A SAVOIR. Selon Times of Israel : « Malgré le succès du parti ultra-orthodoxe Shas aux élections de mardi, le ministre de l’Intérieur Aryeh Deri pourrait ne pas pouvoir siéger dans le prochain gouvernement, selon un article publié mercredi.
Shai Nitzan, le procureur d’État, devrait en effet engager des poursuites contre Aryeh Deri en lien avec une affaire de corruption après les fêtes de Pâques, ce qui forcerait le ministre à céder ce poste ministériel, a annoncé le site d’information Ynet ».
LE PLUS. Selon le Times of Israel.
Le Shas d’Aryeh Deri
Programme : L’identité mizrahie (séfarade) et des promesses socio-économiques en toile de fond, Shas s’est attiré historiquement un soutien fort des Juifs traditionnels d’origine orientale. Mais le parti dirigé par Aryeh Deri semble aujourd’hui plus préoccupé par la conservation de son poste au sein du gouvernement. « Bibi [Netanyahu] a besoin d’un Aryeh puissant », affirme l’un des slogans de campagne du parti. Un autre appelle les électeurs à choisir Shas pour honorer la mémoire de son chef spirituel disparu, le rabbin Ovadia Yosef.
Passé par la case prison et de nouveau sous le coup d’une enquête criminelle qui pourrait donner lieu à une inculpation, Aryeh Deri a fait savoir qu’il aimerait bien garder son poste de ministre de l’Intérieur, qu’il occupe aujourd’hui.
Principales personnalités : Aryeh Deri et les députés Yitzhak Cohen, Meshulam Nahari, Yaakov Margi, Yoav Ben-Tzur, Michael Malkieli et Moshe Abutbul.
Ce que vous ne savez peut-être pas : Cette élection représente le premier scrutin national depuis la création du journal du Shas, Haderech, en 2017. Avec ses milliers d’abonnés, sa diffusion et son électoralisme effréné séduiront-ils suffisamment d’électeurs pour que Shas conserve son influence ? Pas sur, si Netanyahu continue à lui siphonner des voix, comme Deri l’a accusé lundi soir.