Dans quelques jours Radio Shalom va lancer une émission économique sponsorisée par la Chambre de Commerce France-Israël à Paris. IsraelValley vous informera des sujets et des dates de diffusion de cette nouvelle émission.
A SAVOIR. Radio Shalom est une station de radio locale juive à Paris. La Fédération des Juifs de France, après l’attentat de la rue Copernic et la libéralisation de la bande FM en 1981, décide de créer Radio Shalom. La présidence été successivement assurée par Adolf Korman, Pierre Slivinski, Albert Mallet1,2, Robert Assaraf et, depuis le 06 Octobre 2016, par Armand Amsellem.
La radio, créée en 1981, émet sur 94,8 MHz en FM et partage sa fréquence avec Radio J, Judaïques FM et RCJ, chacune ayant reçu initialement un temps d’antenne égal, soit 25 % du temps total.
La longue histoire de Radio Shalom lui a fait traverser des moments importants de l’actualité : l’opération paix en Galilée en 1982, la première visite en France du chef de l’OLP, Yasser Arafat en mai 1989, la première guerre du Golfe en 1991, les accords d’Oslo en 1993, l’assassinat d’Ytzhak Rabin en 1995, les attentats de 2001 aux États-Unis, la seconde guerre du Golfe en 2003 et plus récemment les attentats de Paris en 2015.
La radio se veut un lieu de rencontre privilégié entre les communautés, un lieu d’informations sur le processus de paix au Proche-Orient, et un lieu consacré à la culture du Moyen-Orient.
La radio connait une crise interne entre 2012 et 2014, suite au retrait de Robert Assaraf qui en confie la gérance à Roger Assaraf5.
Les journalistes de Radio Shalom sont notamment Bernard Abouaf et Pierre Gandus. Le 6 octobre 2016, ils obtiennent que la justice consulaire privilégie un plan de reprise de la radio par les salariés à la suite d’un redressement judiciaire, et prennent la direction de la radio.
LE PLUS. Un article de Actuj que nous reproduisons.
http://www.actuj.com/2016-10/france/4199-bernard-abouaf-et-pierre-gandus-radio-shalom-doit-redevenir-une-radio-d-information-tournee-vers-israel#
Après un procès fleuve sans cesse reporté, le tribunal de commerce de Paris, chose rare, a rejeté le jeudi 6 octobre dernier le plan de continuation de Radio Shalom proposé par Roger Assaraf au profit du plan de cession des salariés. Comment le pot de terre a pu l’emporter sur le pot de fer ? Récit de Bernard Abouaf et Pierre Gandus, les nouveaux directeurs de la radio avec Armand Amsellem.
Pierre Gandus : Un peu beaucoup.
Bernard Abouaf : Mais on ne réalise pas encore.
A.J. : Vos auditeurs et nos lecteurs ne sont sans doute pas au courant des événements de ces derniers mois ?
P.G. : Le 18 décembre 2014, la société qui gère Radio Shalom était mise en redressement judiciaire…
B.A. : …avec 1 million de dettes cumulées avec l’association.
A.J.: Avant cette date, ressentiez-vous que la radio n’allait pas bien ?
P.G. : Oui, bien sûr. Des huissiers débarquaient pour prendre du matériel. Des lettres d’huissiers arrivaient pour réclamer des paiements, des saisies sur compte. Nous recevions des menaces au moment des paiements des salaires à la fin du mois.
B.A. : Le vrai changement est intervenu quand Robert Assaraf a dû décrocher pour des raisons de santé alors qu’il connaissait bien la presse juive et qu’il protégeait la rédaction. Robert Assaraf a créé Marianne, il a été un homme de presse toute sa vie.
P.G. : Robert qui comprenait le fonctionnement de la rédaction et la respectait, en a été le gérant jusqu’en 2012 mais a commencé à décrocher progressivement au moment où sa fille est décédée. Il a alors confié la gestion de la SARL à son frère Roger Assaraf et les ennuis ont débuté.
A.J.: Concrètement pour l’équipe, qu’est-ce qui se passe ?
B.A. : Il y a une légitimité et une crédibilité de Radio Shalom – ce que Robert a toujours pensé – quand arrive Roger qui déstabilise toute la rédaction. Quand il nous a carrément proposé de « passer » sur son association, nous avons pris une avocate qui nous a conseillé de ne rien accepter. Et depuis deux ans, on s’est retrouvé dans une guerre que l’on n’a pas déclenchée.
Lorino (animateur) : On est passé par un ascenseur émotionnel allant de l’optimisme au désespoir le plus total.
A.J.: Vos auditeurs se sont-ils aperçus de cette dégradation de vos conditions de travail ?
B.A. : Des animateurs et des journalistes ont été renvoyés. Des émissions ont été remplacées par de la musique.
P.G. : Une période très difficile qui a duré 22 mois.
« Tout le monde était avec nous »
A.J.: Vous attendiez-vous à cette décision en votre faveur du 6 octobre dernier ?
P.G. : Jusqu’à la dernière minute, on était très partagé, mais on avait un faisceau de ressenti de différents acteurs judiciaires qui nous laissaient penser qu’on allait gagner.
B.A. : J’étais le représentant des salariés et j’assistais à toutes les audiences. En arrivant à la dernière audience, le CSA reconduisait Roger Assaraf, l’administrateur disait se prononcer en sa faveur tout comme la mandataire disait que les créanciers étaient pour lui. La messe était dite et pourtant, au moment de voter, l’administrateur dit soutenir le plan des salariés pour l’avenir de la radio, la mandataire dit ne pas croire en la méthode de gestion de Roger, le procureur soutient les salariés, et le CSA rend un accord favorable au plan de cession, celui des salariés parce qu’on les connaît, et moi je vote pour mon équipe. En tant que croyant, je vivais un miracle : tout le monde était avec nous alors qu’on avait l’impression du contraire.
A.J.: Que va-t-il se passer maintenant ?
P.G. : On va essayer de renouer avec la ligne de la radio qui a toujours été la voix de la paix, le soutien au processus de paix, le dialogue interreligieux dans un contexte différent et plus compliqué. On va tenter de trouver des passerelles et l’on a de nombreux projets, notamment de redonner la parole à ceux qu’on entendait peu, de redynamiser la grille des programmes. On a tout à refaire progressivement et le challenge est motivant.
B.A. : Radio Shalom est constituée par une équipe légitime et crédible qui est habitée. Elle doit, par ailleurs, redevenir une radio d’information tournée vers Israël et le Proche-Orient. Les projets sont nombreux.