Un article de Guillaume Lenorman pour Israël Valley. Marguerite Bérard est une femme exceptionnelle.  A 41 ans, est devenue la nouvelle patronne de la banque de détail de BNP Paribas (28.000 salariés en France, 1870 agences et 6,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Membre du comité exécutif du groupe, elle cumule tous les talents : belle, intelligente, courageuse, moderne, vive, spirituelle… ses proches ne tarissent pas d’éloges sur elle.
Mais si elle prépare l’avenir de la banque de détail en France de BNP Paribas, elle ne néglige pas son passé.
Sa famille maternelle puise ses racines dans l’ancien empire russe, à Rovno (aujourd’hui Rovne, en Ukraine). Elle publie le 6 mars « Le Siècle d’Assia » (Flammarion). Un récit au style sobre et efficace qui raconte la vie de son grand-père, Emmanuel Genstein et la jeune femme, à cette occasion, commence à raconter la sienne.
L’histoire de son grand-père se fond dans celle du XXe siècle. Né à Rovno, en 1903, dans une famille juive et profondément russe, il a entendu, enfant, ses parents discuter à voix basse de l’influence de Raspoutine sur la tsarine. Plus tard, il s’est battu contre les miliciens de Petlioura, est parti pour échapper aux pogroms, a construit des maisons à Tel-Aviv et s’est engagé dans l’armée française. Puis il a longtemps mené la vie simple d’un artisan parisien qui fabriquait des bracelets-montres en cuir à Belleville, où il est mort, le 25 décembre 1999, rue de Palestine.
« Nous, ses petits-enfants, l’appelions Papi Assia. Assia est le diminutif de Menashe, nom dérivé de Manasseh, l’une des douze tribus d’Israël ». Il signifie « oublieux ». Ce n’était pas un nom très adapté à la personnalité de mon grand-père : Assia parlait peu, mais il n’oubliait pas. Car tout au long de son existence, il a dû apprendre à continuer à vivre en se demandant : « Pourquoi lui, pourquoi eux, et pourquoi pas moi ? »
Et c’est pour ne pas oublier non plus que Marguerite Bérard a entrepris ce récit, pour elle et ses 2 enfants.

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