A côté des efforts qu’il déploie au niveau international pour sensibiliser à la question, le gouvernement a décidé de faire appel à son industrie de la cybersécurité. Des entreprises du secteur ont reçu une dérogation vis-à-vis des lois antitrust afin de pouvoir se rassembler au sein d’un consortium baptisé IA3C. On y retrouve huit entreprises de cybersécurité dont les deux plus grandes du pays (Checkpoint et CyberArk) ainsi que le groupe aéronautique IAI. L’objectif ? Venir sur ce marché encore en friche avec un portefeuille de solutions clé sur porte pour les aéroports, les compagnies aériennes et les fabricants d’avions et saisir toutes les opportunités commerciales qui se présentent.
Un numéro d’urgence en cas d’attaque
Israël est le premier pays au monde à avoir instauré un numéro d’urgence pour les victimes d’actes de cybercriminalité. Tout citoyen qui suspecte une attaque peut appeler le 119 gratuitement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et entrer en contact avec des spécialistes du CERT pour trouver un remède. « Pour les contribuables, c’est un bon service mais c’est aussi quelque chose de très précieux pour les autorités, explique Ygal Unnal, directeur général de l’Israël national cyber directorate, l’autorité en charge de la défense du cyberespace. C’est un capteur formidable pour nous. Les cyberattaques fonctionnent comme une épidémie. Grâce à cet outil, nous recevons très vite les premiers signaux de l’épidémie. Si de plus en plus d’appels similaires nous arrivent de la même région ou d’un secteur spécifique, on peut essayer de remonter au patient zéro et contenir l’épidémie avant qu’elle ne s’étende et ne fasse trop de dégâts ».
L’Electrabel israélien se lance sur le marché de la cybersécurité
En Israël, la cybersécurité est même devenue un business pour les entreprises publiques. A la foire Cybertech de Tel Aviv, on ne pouvait pas rater le stand de l’Israël Electric, la société publique de production et de distribution d’électricité du pays. Que vient faire un électricien aux côtés d’IBM, Microsoft ou Checkpoint ? Vendre des solutions de cybersécurité aux autres électriciens ! Le gouvernement israélien vient de lui donner son autorisation pour créer en son sein une structure de commercialisation.
« De toutes les infrastructures critiques, les infrastructures énergétiques figurent parmi les plus attaquées, explique Udi Levin, responsable du business development. Aucune attaque n’a jamais réussi à pénétrer nos systèmes. Cela signifie qu’on a une bonne résilience. Notre réputation n’est plus à faire et on a déjà aidé beaucoup de groupes énergétiques dans le passé partout dans le monde et gratuitement. On s’est dit : pourquoi ne pas vendre cette expertise ? ». Ce n’est pas la seule entreprise publique à commercialiser le savoir-faire acquis. Le fabricant d’armes et spécialiste des technologies militaires Rafael a aussi créé en son sein une unité chargée de vendre son expertise aux sociétés israéliennes et étrangères.
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