Pas évident de citer un pays européen où non seulement le gouvernement mais aussi sa population se rangent aux côtés d’Israël. Ce rare pays est la République Tchèque.
La République tchèque est un pays d’Europe centrale réputé pour ses châteaux richement ornés, ses bières nationales et sa longue histoire. Prague, la capitale, abrite le majestueux château de Prague du IXe siècle, une vieille ville médiévale bien conservée et le pont Charles bordé de statues. Český Krumlov, petite ville de la région de Bohême du Sud, est renommée pour ses nombreux bâtiments gothiques, baroques et Renaissance, dont la plupart abritent des restaurants et des boutiques.
LE PLUS. (Archives de www.radio.cz)
Entre la République tchèque et Israël, on le sait, les relations sont marquées du sceau de la fidélité, et ce plus particulièrement depuis la fin du régime communiste en Tchécoslovaquie. Les grandes célébrations prévues ce mercredi soir au Château de Prague pour le 70e anniversaire de l’Etat hébreu confirment l’excellence des rapports entre les deux pays. Elles relancent aussi le débat relatif à un éventuel transfert de l’ambassade tchèque à Jérusalem, conformément au souhait du président de la République Miloš Zeman.
« La Tchécoslovaquie disposait d’un bâtiment à Jérusalem déjà en 1927, où siège actuellement l’Ambassade chrétienne internationale de Jérusalem (ICEJ). En théorie, c’est donc un des bâtiments dont l’occupation pourrait être envisagée en cas de déménagement. »
Suite à l’annonce faite la semaine dernière par la Roumanie de transférer son ambassade à Jérusalem, Benjamin Netanyahou a déclaré qu’au moins six pays étaient actuellement en pourparlers avec Israël pour eux aussi déplacer leurs ambassades. Le Premier ministre les a exhortés à suivre l’exemple des Etats-Unis, du Guatemala ou encore du Honduras en promettant des efforts de paix et un traitement préférentiel aux dix premières ambassades qui seront transférées dans la capitale israélienne. Bien qu’allié traditionnel d’Israël, la République tchèque ne compte pas pour l’instant parmi ces pays. Seul un consulat honoraire sera ouvert à Jérusalem dans quelques semaines, comme y est prévu le transfert d’ici à l’automne prochain du Centre culturel tchèque qui se trouve actuellement à Tel-Aviv.
En décembre dernier, suite à la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël, le ministère des Affaires étrangères tchèque avait publié un communiqué dans lequel il indiquait reconnaître lui aussi « dans les faits » la ville sainte comme la capitale de l’Etat hébreu, mais uniquement dans sa partie occidentale, s’alignant ainsi sur la position des autres pays membres de l’Union européenne (cf. : http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/jerusalem-sans-condamner-la-decision-americaine-prague-ne-suit-pas-donald-trump).
La position de Prague n’ayant pas évolué depuis, la volonté de transférer l’ambassade tchèque à Jérusalem est donc d’abord et avant tout celle du président de la République. C’est d’ailleurs Miloš Zeman qui sera l’hôte des cérémonies qui se tiennent ce mercredi au Château de Prague. Pour l’ancien correspondant de la Radio tchèque au Proche-Orient, Břetislav Tureček, la République tchèque constitue un cas tout à fait à part dans le contexte international :
« Depuis la révolution de velours et la chute du régime communiste en 1989, nous sommes les témoins dans notre pays d’une grande opposition à tout ce quie est arabe et musulman et, inversement, d’une admiration presque sans bornes pour ce qui est de la réalité israélienne. Miloš Zeman est un grand partisan de la cause israélienne. Le fait que le 70e anniversaire de l’Etat d’Israël soit célébré de la sorte au Château de Prague en présence de centaines d’invités est, à ce que je sache, quelque chose d’unique dans le monde. Pas même la Maison blanche ne marque autant le coup. Sur la scène européenne, nous voyons aussi que la République tchèque adopte très souvent uniquement les positions pro-israéliennes, alors qu’il y a un certain nombre de pays, notamment en Scandinavie, qui, eux, sont clairement pro-palestiniens. »
Une position tchèque que Miloš Zeman pourra une nouvelle fois confirmer en novembre prochain, lors de sa nouvelle visite en Israël, sa première depuis cinq ans.