Un article de Jean Klein pour Israël Valley. Matthew Kalman vient de publier dans la revue du MIT une tribune qui dénonce les entreprises mondiales qui tentent de tirer parti de l’écosystème d’innovation unique de Tel-Aviv, mais qui risquent en cela de de le détruire.
Le talent technologique d’Israël n’a jamais été aussi recherché, c’est un fait reconnu, mais à mesure que les géants mondiaux arrivent, ils ont fait grimper les salaires, les loyers et les réputations. Aujourd’hui, certains craignent que les multinationales qui ont nourri cette jeune centrale technologique n’endommagent involontairement le mélange puissant mais fragile d’esprit d’entreprise, de formation militaire et de chutzpah qui les a attirées vers elle en tout premier lieu. Ils craignent que cela ne l’empêche de devenir une économie numérique mature.
La pénurie de talents s’accentue pour les entreprises israéliennes qui vont jusqu’à délocaliser leurs activités ; l’inflation des salaires est incontestable et difficile à suivre pour une startup ; l’écosystème des start-up ralentit ; les entreprises étrangères ne profitent pas autant à l’économie israélienne que les entreprises locales. Récemment, les multinationales ont eu tendance à acheter des entreprises israéliennes et à les transformer en succursales de R&D, or si les entreprises israéliennes deviennent un centre de R&D pour les grandes entreprises internationales et qu’il y a une récession, elles pourront délocaliser tous ces ingénieurs très rapidement et à moitié prix en Ukraine, en Inde ou au Portugal.
Alors, que peut-on faire ? Israël n’a pas forcément besoin de l’aide de l’Etat et une façon pour Israël de résoudre le problème des talents, pourrait être de faire ce qu’il fait le mieux : innover. Les entrepreneurs israéliens devraient créer des startups multinationales avec des collègues d’autres pays, en diversifiant le vivier de talents et en tirant parti de cette diversité pour approfondir l’innovation.
Souce : MIT Technolgy review & Israël Valley